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Insertion : Les jeunes diplômés trouvent un emploi… mais pas celui de leurs rêves

La semaine | publié le : 25.04.2017 | Marie-Madeleine Sève

L’Apec s’est penchée sur l’insertion des étudiants diplômés de la promotion 2015. Si un an après leur sortie, le taux d’emploi est plutôt bon, beaucoup n’ont pas déniché le poste idéal.

« La situation s’améliore, ce qui n’est pas étonnant vu les niveaux de plus en plus élevés de recrutement des cadres. Mais on n’est pas encore sur des emplois qui correspondent à la qualification ou aux souhaits des jeunes diplômés », résumait le 20 avril Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec, qui présentait les résultats du nouveau baromètre de l’association sur l’insertion des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur*. Les chiffres révèlent en effet un climat au beau fixe : un an après avoir obtenu leur diplôme, 92 % des titulaires de bac + 5 et plus, sont en emploi ou ont déjà occupé un emploi (taux d’insertion). Dans le détail, 49 % officient dans ce 1er emploi, 32 % occupent déjà un autre emploi, tandis que 8 % sont toujours en quête de leur 1er poste et 11 % d’un nouveau job. Au total, 81 % travaillent (taux d’emploi). Autres indicateurs de cette bonne dynamique, un jeune sur deux qui a trouvé un emploi accède illico au statut cadre et 55 % bénéficient d’un CDI. En outre, 97 % ont un emploi salarié, preuve que l’idée d’une activité d’indépendant caressée par beaucoup (cf. ci-dessous) ne se concrétise pas rapidement, ou reste marginal.

Si le baromètre souligne que l’offre d’emploi reste le canal privilégié pour décrocher un poste (32 % des sondés) loin devant le dépôt du CV sur Internet (15 %) et le réseau de relations (15 %), il éclaire les choix d’un jeune sortant d’une université, d’une école d’ingénieur ou de commerce. Le 1er critère est l’adéquation du poste au projet professionnel (33 %), avant l’intérêt du travail (29 %) ou le lieu géographique (12 %). Seulement 6 % citent la notoriété de l’entreprise, et 1 % la politique globale de gestion des RH. Apparaître dans des classements de type « entreprise préférée » n’est donc pas capital dès lors qu’un employeur est capable de proposer une mission conforme à leurs envies. Ce qui est souvent le cas puisque les trois quarts s’estiment satisfaits de leur emploi, déclaré en phase avec leur niveau de qualification et leur discipline de formation. Du coup, et contrairement aux idées reçues, ceux en recherche d’emploi envisagent de faire des concessions : 84 % seraient prêts à renoncer à un CDI, 71 % à rogner sur leurs prétentions salariales, 64 % à déménager.

Difficultés.

Toutefois, le tableau n’est pas sans nuage. D’abord, leur perception du marché de l’emploi est sombre. Le mots synonymes de difficulté et complexité arrivent en tête, « ainsi que les appréciations négatives plus précises comme sous-payé, long, précaire et pas d’offres », note l’Apec. Ensuite, un quart de ceux qui sont toujours dans leur 1er poste un an après leur sortie d’études (23 %), disent exercer un job alimentaire. Si on additionne ceux qui n’ont pas d’emploi et ceux qui n’exercent le leur que pour le salaire, ce sont un peu plus de 40 % qui ne pratiquent pas le métier de leurs rêves douze mois après leur diplôme.

* Enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 diplômés bac + 5 (et 500 de bac + 3/4) âgés de 20 à 30 ans, ayant obtenu leur diplôme en 2015.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève