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Enquête “besoins en main d’œuvre” : Recrutements prévus en 2017 : plus difficiles et davantage en CDI

La semaine | publié le : 25.04.2017 | Nicolas Lagrange

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Enquête “besoins en main d’œuvre” : Recrutements prévus en 2017 : plus difficiles et davantage en CDI

Crédit photo Nicolas Lagrange

Les intentions d’embauches augmentent fortement cette année, selon l’enquête annuelle de Pôle emploi et du Crédoc, et en particulier dans la construction et l’industrie manufacturière. Des recrutements plus souvent en CDI, davantage liés à un surcroît d’activité ponctuel et à de nouvelles activités qu’à des remplacements. Des recrutements plus difficiles aussi.

Les projets de recrutement sont en hausse de 8,2 % cette année, selon la dernière enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO), une vaste étude réalisée fin 2016 par Pôle emploi et le Crédoc auprès de 436 000 entreprises de la Métropole et d’Outre-Mer, et publiée le 19 avril. C’est la plus forte progression depuis huit ans (voir le graphique) : 22,4 % des établissements interrogés souhaitent embaucher, une proportion moyenne en augmentation de près de 2 points par rapport à 2016. La tendance touche plus particulièrement les TPE, mais elle est aussi très nette dans les entreprises de plus de 200 salariés, dont les trois quarts ont des postes à pourvoir.

Dans la construction et le commerce.

Si tous les secteurs d’activité sont concernés, deux évolutions notables : les besoins en main-d’œuvre augmentent de plus de 20 % dans la construction, d’une année sur l’autre, et de près de 10 % dans le commerce comme dans l’industrie manufacturière, où ils étaient stables en 2016. Exemples de métiers très recherchés : agents d’entretien de locaux (85 000 projets de recrutements sur toute la France), aides-soignants (50 000 projets), employés de l’hôtellerie (35 000 projets), ingénieurs et cadres en études et R & D informatique (35 000 projets), attachés commerciaux (28 000 projets).

Le surcroît d’activité ponctuel.

Autre fait marquant du cru 2017 : les contrats envisagés sont plus souvent des CDI (38,4 %, soit 2,5 points de plus qu’en 2016). Principalement pour remplacer des salariés partis ou dans le cadre d’une nouvelle activité (notamment dans le secteur très dynamique des services aux entreprises). Le motif de recrutement le plus fréquent reste toutefois le surcroît d’activité ponctuel (près de la moitié des projets) : pour y faire face, les employeurs proposent des CDD de moins de six mois dans près de deux tiers des cas, mais ils sont plus nombreux cette année à envisager des CDI.

Des employeurs qui se préparent, par ailleurs, à des recrutements plus compliqués : 37,5 % des projets pour 2017 sont jugés difficiles, soit 5,1 points de plus qu’en 2015 et 2016. Une hausse qui se vérifie notamment pour les mécaniciens et électroniciens de véhicules, les couvreurs zingueurs qualifiés ou les techniciens en électricité et en électronique. Et les profils très qualifiés en informatique sont toujours aussi complexes à dénicher, avec près de 63 % de recrutements considérés comme difficiles. En cause, pour 8 recruteurs sur 10 : la pénurie de candidats (un motif en hausse de 7 points) ou leur manque d’expérience, de diplôme ou de motivation. Dans la moitié des cas, les difficultés sont liées aux caractéristiques du poste : distance, horaire, pénibilité, salaire… Au-delà de ce que déclarent les recruteurs, d’autres études de Pôle emploi constatent que les offres d’emploi en France sont beaucoup plus sélectives que chez nos voisins européens, conduisant à écarter de nombreuses candidatures.

Stratégies de recrutement.

Quelles stratégies les entreprises privilégient-elles pour remédier aux difficultés croissantes de recrutement qu’elles anticipent ? L’enquête BMO relève plusieurs tendances marquées (voir le graphique) : 73,1 % entendent faire appel à Pôle emploi (+ 2,4 points) et 71,5 % (+ 14,7 points) aux autres intermédiaires spécialisés (cabinets de recrutement, missions locales, centres de formation, écoles). Près des deux tiers envisagent de former des candidats externes (+ 2,1 points), tandis que 37,2 % (+ 3 points) pensent améliorer l’attractivité de leurs offres (conditions de travail, horaires, salaires, avantages…). Les auteurs de l’étude constatent en outre une forte corrélation entre les entreprises qui ont des difficultés à recruter et celles qui ont des difficultés à garder leur personnel : surtout dans l’hôtellerie-restauration, le commerce, la réparation automobile, les services personnels ou encore les activités informatiques.

Enfin, pour près de la moitié des recruteurs, le réseau professionnel et personnel reste le principal moyen pour identifier les candidatures les plus pertinentes. Loin devant les candidatures spontanées, la publication d’offres d’emploi, les personnes ayant déjà travaillé dans l’entreprise, Pôle emploi, et les agences d’intérim ou cabinets de recrutement. Un dernier chiffre, dont l’évolution sera à surveiller : 7 % des recruteurs ont consulté les CVthèques et les réseaux sociaux.

Auteur

  • Nicolas Lagrange