Oxxo n’a pas attendu la mise en place du compte pénibilité pour mieux la prévenir. Avec, fin 2014, 6,5 % de taux d’absentéisme, 653 jours d’arrêts pour accident du travail, un taux de fréquence de 23,4 %, un taux de gravité de 1,52 % et des troubles musculosquelettiques fréquents, la DRH a mis en place un plan d’objectif « Bien-être horizon 2020 » en créant un groupe de travail spécialisé sur les troubles musculosquelettiques (TMS). Il cible particulièrement l’amélioration des outils de travail. Elle en a aussi construit un autre sur la qualité de vie au travail début 2016. Un comité de pilotage composé d’un directeur opérationnel, de la DRH, d’un membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), de managers, de délégués du personnel, de la médecine du travail et de responsables d’agence est alors mis en place.

En s’aidant du document unique, le service qualité hygiène sécurité environnement (QHSE) et la DRH de cette entreprise de menuiserie industrielle identifient 13 postes de travail comme potentiellement pénibles. Quatre salariés œuvrant à la maintenance (caristes) et 40 dans les activités de production, étaient alors concernés par le critère de travail répétitif, sur les 200 qui travaillent à la chaîne, ainsi que quelques métiers qui s’occupent de la pose de fenêtres. Avec les décrets de janvier 2015 marquant l’entrée en vigueur des quatre premiers facteurs de pénibilité, les critères sont finalement modifiés. « Il était devenu trop compliqué de réaliser des calculs d’apothicaires pour déterminer qui était concerné et nous voulions nous assurer de n’avoir oublié personne. C’est pourquoi nous avons fait appel à un cabinet extérieur, Ayming, en l’occurrence », confie Cécile Adin, DRH d’Oxxo. À sa grande surprise, beaucoup moins de métiers et de salariés que prévu peuvent prétendre au compte pénibilité.

S’appuyant sur les travaux d’Ayming, l’entreprise corrige alors la déclaration réalisée au 31 janvier 2016 : seules quatre caristes sont concernés. Cette activité avait déjà été ciblée par des mesures de prévention et leur effectif, doublé au préalable : la marge de manœuvre reste donc faible pour limiter la pénibilité, inhérente à leur activité. Pour les autres, « le législateur a appauvri la définition de la pénibilité en choisissant des critères restrictifs, c’est dommage. Le temps de cycle concernant le travail répétitif, notamment, est tellement espacé que les autres métiers ne sont pas inclus dedans », regrette la DRH. Lors de la déclaration de janvier 2017, 43 salariés étaient concernés par le compte pénibilité, en prenant en considération les dix facteurs désormais en vigueur : le risque de vibration mécanique fait la différence (en plus du travail de nuit et en équipes successives alternantes, déjà entrés en vigueur). Quoi qu’il en soit, les films réalisés par Ayming pour déterminer quels métiers étaient concernés par le compte pénibilité sont utilisés pour pousser plus loin la démarche de prévention, et ce, pour toutes les activités. « Ils nous permettent de disposer d’une documentation sur nos métiers, d’avoir de la matière pour mieux prévenir les risques », souligne Cécile Adin. Un budget spécifique de 340 000 euros sera d’ailleurs alloué pour diminuer la pénibilité en 2017. « Des visseuses et engins de manutentions pour éviter le port de charges lourdes faciliteront la tâche des salariés », illustre Patrick Givry, représentant au CHSCT au moment où l’évaluation de la pénibilité a été établie, actuel membre du groupe TMS, responsable d’une ligne de fabrication.

Activité

Menuiserie industrielle.

Effectifs

300 salariés.

Chiffre d’affaires

62,3 millions d’euros.