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La semaine

Accord : DCNS : signature d’un méga accord social

La semaine | publié le : 18.04.2017 | Nicolas Lagrange

Au terme de 16 journées de négociation, DCNS a conclu le 11 avril, un accord majoritaire sur la période 2017-2020 avec la CFDT et la CFE-CGC, (l’Unsa et la CGT ne l’ont pas paraphé), même si la direction ambitionnait, au départ, au moins trois signatures. « C’est un acte fondateur majeur, assure Alain Guillou, DRH groupe. Nous avons trouvé un bon équilibre entre une nouvelle organisation du temps de travail, source de gains de compétitivité, et des contreparties en termes de salaire, de recrutement (2 200 sur quatre ans) et d’investissements dans les équipements industriels (+ 70 % sur 2017-2020). » Pascal Feuardent, DSC CFDT (1er syndicat), abonde : « Il s’agit d’un accord très structurant pour notre vie sociale, approuvé par 86 % de nos adhérents, sur les 1 250 qui se sont exprimés, ce qui a motivé notre décision. » Ces nouvelles dispositions se substituent à l’accord global de 2004, dénoncé par la direction en novembre, et touchent les 13 000 salariés.

Variabilité des horaires.

Sur le volet temps de travail, la durée journalière de 7 h 30 reste inchangée, mais la variabilité des horaires est réduite, notamment le matin, pour éviter les arrivées “perlées” qui compliquent le travail en équipe. Ainsi, les prises de postes en production devront se faire dans les 15 minutes avant ou après l’horaire de référence. « Cette mesure devrait dégager 20 minutes de “temps de travail collectif efficace”, soit un gain annuel de 30 millions d’euros », estime le DRH Groupe. Par ailleurs, le texte harmonise les règles en matière d’astreintes, de travail dominical ou encore d’embarquement sur les navires, qui faisaient jusque-là l’objet d’accords, de notes unilatérales ou d’usages très divers dans les dix établissements du groupe. Et les temps d’habillage et de déshabillage sont sortis du temps de travail effectif, en restant payés. Quant aux cadres au forfait-jours (plus de 40 % des effectifs), ils pourront passer de 210 jours par an à 213, les jours supplémentaires étant rémunérés à environ 140 %. « Un choix réversible, qui ne s’imposera pas aux nouveaux venus », souligne le représentant cédétiste. Enfin, le contingent annuel d’heures supplémentaires va passer de 150 à 180.

Évolution professionnelle.

Parallèlement, la grille de classifications est enrichie de nouveaux échelons, pour démarrer plus bas et finir plus haut. « Nous allons accroître de 30 % le nombre de promotions au regard des quatre années précédentes », insiste Alain Guillou. « Près de 1 200 salariés, dont de nombreux ouvriers, vont bénéficier d’une hausse de salaire », ajoute Pascal Feuardent. Mais « les jeunes recrutés sur des niveaux bac pro, bac + 2 et bac + 3 progresseront beaucoup moins rapidement, en 18 ans au lieu de 18 mois pour les cas extrêmes, regrette Robert Henault, secrétaire général adjoint de l’Unsa. Ce qui risque de réduire l’attractivité de nos métiers et de nos sites, alors qu’il faut les renforcer. »

Non-signataire, le 3e syndicat du groupe a en revanche paraphé, avec la CFDT et la CFE-CGC, trois autres accords, sur la GPEC, les mesures intergénérationnelles et la QVT. Ce dernier texte pérennise notamment les espaces d’expression, jusque-là expérimentaux, en les dotant d’un budget autonome pour financer les initiatives locales.

Auteur

  • Nicolas Lagrange