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Édito

Pénibilité légale ou pénibilité vécue ?

Édito | publié le : 18.04.2017 | Guillaume le Nagard

Un candidat à l’élection présidentielle veut le supprimer ; un autre le suspendre. Et, depuis sa création, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) attire les foudres d’une bonne partie du patronat qui espérait la disparition de cette « usine à gaz ». Beaucoup d’entreprises ont d’ailleurs attendu longtemps avant de commencer leur diagnostic des expositions aux quatre, puis aux dix facteurs de pénibilité. Alors que la déclaration des salariés suffisamment exposés à l’ensemble de ces facteurs pour pouvoir bénéficier du C3P devait être réalisée depuis janvier, certaines n’ont pas terminé. C’est que le dossier est particulièrement complexe, croisant des valeurs d’exposition et des durées pour établir si un salarié dépasse les seuils fixés et acquiert des points sur son compte.

Au-delà des difficultés méthodologiques, un écueil inattendu apparaît pour les employeurs, encore réticents à informer complètement leurs partenaires sociaux : ces seuils sont élevés et bon nombre de salariés qui vivent pourtant une réalité difficile, avec un métier parfois réputé pénible, restent en deçà. La pénibilité ressentie n’est pas celle définie par décret, ce qui sera sans doute difficile à entendre pour les collaborateurs se sentant exposés. Mais, effet induit de ce travail de dentellière, certaines branches et entreprises en profiteront pour établir un état des lieux des risques et renforcer leurs actions de prévention.

Auteur

  • Guillaume le Nagard