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L’enquête

Onet : « Impossible de fonctionner sans catalogue »

L’enquête | publié le : 04.04.2017 | Violette Queuniet

Le groupe de prestations de services mène un recueil de besoins à la fois encadré et à l’écoute du terrain, mais constate ne pouvoir se passer d’un catalogue interne pour orienter les demandes.

Présent sur des secteurs à fort taux de main-d’œuvre, le groupe Onet oriente naturellement sa politique de formation sur les agents de service et les ouvriers : ils représentent 85 % des stagiaires. « Nous investissons sur ceux qui produisent le service. C’est stratégique : si nos agents ne font pas bien leur travail, nous perdons le marché », résume Christophe Pons, directeur de la formation groupe.

Avec 44 sociétés, plus de 80 métiers et 20 conventions collectives, le groupe a opté pour une gestion mutualisée de la formation par métier (propreté, logistique, sécurité, etc.) et non par entité juridique. Ses dépenses de formation se sont élevées, selon les entreprises, entre 2 % et 4 % de la masse salariale en 2016.

L’expression des besoins est locale, au niveau de chaque agence. Pour les aider, la direction du groupe leur fournit une liste pré-établie d’offres de formation, classées par thématiques. « À une époque, j’ai essayé de fonctionner sans ce catalogue interne et souhaitais raisonner par compétences. Mais l’expérience m’a montré que les personnes ont besoin d’être guidées dans l’expression des besoins pour leur donner une orientation. Ce qui ne les empêche pas de pouvoir exprimer des besoins qui ne sont pas encore référencés », explique Christophe Pons. Cette procédure s’explique en partie par les typologies de formation : 80 % du plan est constitué de formations obligatoires (habilitation sauveteur secouriste du travail, Caces…) Au total, 2 327 certifications s’appliquent aux différentes entités d’Onet.

Une fois leur plan de formation bâti et présenté au CE, les agences le remontent au service formation (au niveau régional) et au niveau groupe par le biais du SIRH.

Optimisation des plans de formation

Pour ces formations certifiantes, l’analyse consiste essentiellement à vérifier qu’elles peuvent être prises en charge dans un dispositif de professionnalisation (période et contrat). Grâce à un travail de veille, le groupe est capable de croiser ses besoins avec les politiques pratiquées par chacun des 12 Opca auxquelles ses diverses entreprises versent leur contribution, afin d’optimiser les plans de formation. « Si nous avons un besoin de 30 heures mais qu’un CQP de 70 heures bénéficie d’un taux de prise en charge intéressant, nous orientons la personne vers ce parcours plus long : cette opération de cofinancement est bénéfique pour elle et pour l’entreprise », illustre le directeur de la formation. Les stagiaires sont orientés vers un certain nombre de prestataires déjà référencés. Critères de choix : les taux de réussite des précédents formés et les prix, qu’Onet peut négocier en s’engageant sur un volume important de stagiaires.

La véritable analyse des besoins porte sur les demandes de formation dont les contenus ne sont pas normés : stages destinés aux cadres et agents de maîtrise (management, prévention des RPS…), formations aux savoirs de base (alphabétisation, calcul…) pour les agents de service et ouvriers…

Pour rédiger son cahier des charges, Christophe Pons se base sur la norme Afnor de l’expression des besoins de formation et demande aux prestataires consultés de se référer à la même norme pour rédiger leur réponse, de façon à obtenir des offres comparables.

Dans la rédaction de l’expression du besoin, le directeur de la formation groupe déclare « aller à l’essentiel ». « Lorsque je détaillais trop, le prestataire se contentait de reformuler ce que j’avais dit en mettant un programme et un prix. Maintenant, je développe peu. C’est au prestataire de comprendre notre problématique et de faire un peu d’ingénierie pour se différencier. »

Toujours sur la question pédagogique, Christophe Pons suit avec grand intérêt les expérimentations de formation en situation de travail (FEST), actuellement en cours à l’initiative de la Direction générale de l’emploi et de la formation professionnelle. Car il constate que l’offre du marché ne permet pas de couvrir tous les besoins, et que, sur les compétences très opérationnelles (gestes, comportements…), la formation en salle est moins efficace que la formation en situation professionnelle. Mais le financement par l’Opca n’est pas assuré.

Repères

Activité

Prestations de service en propreté, sécurité, logistique, accueil, intérim et recrutement, technologies et services nucléaires.

Effectif

65 000 collaborateurs.

Chiffre d’affaires 2016

1,6 milliard d’euros.

Auteur

  • Violette Queuniet