Les salariés battent en effet des records sur les 33 infractions et comportements dangereux mesurés : ils en cumulent 11 sur un même trajet, tandis que les Français en général en additionnent 9. Par exemple, les salariés sont 88 % à rouler au-dessus des vitesses autorisées, contre 82 % de l’ensemble des Français ; 22 % font un excès de vitesse et téléphonent simultanément et 80 % utilisent leur téléphone pour au moins un usage. Ils sont également 30 % à prendre le volant après avoir bu plus de deux verres d’alcool. Les salariés sont aussi plus exposés à de longs trajets : trois quarts d’entre eux conduisent de nuit et 43 % restent au volant entre quatre et cinq heures d’affilée. On peut notamment expliquer ces comportements à risque par le fait que, jusqu’à l’entrée en vigueur le 1^er janvier 2017 de l’obligation pour l’employeur, pour une dizaine d’infractions, de désigner la personne qui conduisait le véhicule, c’était l’entreprise qui payait et le salarié ne perdait pas de points. Cela créait une forme de déresponsabilisation.

C’est désespérant ! Sur les trajets professionnels, 65 % des conducteurs salariés interrogés téléphonent en conduisant avec ou sans kit mains libres, 36 % consultent ou envoient un SMS. On observe aussi que 58 % d’entre eux utilisent leur smartphone comme GPS, ce qui est préoccupant car les écrans sont moins ergonomiques et pas forcément bien positionnés. Et le conducteur peut recevoir des notifications sources de distraction…

Deux thèmes majeurs émergent de notre baromètre : le téléphone, sur lequel beaucoup de pédagogie reste à faire, et la vitesse. Être performant dans le monde du travail, c’est aller vite, mais quand on est sur la route, il faut battre en brèche ces dimensions positives attribuées à la vitesse. Pour accompagner les entreprises, en septembre, nous mettrons gratuitement à disposition un diagnostic en ligne des besoins de prévention, et des kits clés en mains. Nous soutiendrons aussi des programmes de formation par des subventions.