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« Moi, petite entreprise »

Les livres | publié le : 28.03.2017 | L. C.

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« Moi, petite entreprise »

Crédit photo L. C.

Bricoleurs des temps modernes

Sarah Abdelnour PUF.

MALGRE LES DERIVES D’UBER, la sociologue Sarah Abdelnour estime que les politiques ne reviendront pas sur le statut d’autoentrepreneur. Car, selon elle, le régime apporte « une forme de pacification sociale » face au chômage. Dans ce livre issu de sa thèse, elle retrace ses entretiens avec 25 autoentrepreneurs de tous horizons, rencontrés un an après la création de ce régime en 2008 : jeunes, seniors, employés ou cadres supérieurs. Une étude instructive, qui montre que l’autoentreprenariat est souvent choisi par défaut. Et qu’il s’apparente parfois à du salariat déguisé : la moitié des personnes « cherchaient du travail, et se sont retrouvées face à un employeur, public ou privé, qui leur a proposé, voire imposé, de s’inscrire en autoentrepreneur », note la chercheuse. Jeune podologue sous-traitant, contrôleur de gestion travaillant pour son ancien patron… Dès le début, les entreprises comme la fonction publique se seraient saisies « de cette forme de sous-traitance directe, moins coûteuse qu’un salarié ». Selon la sociologue, les autoentrepreneurs cherchent surtout à augmenter leurs revenus, à pallier des contrats précaires, voire, pour les jeunes, à trouver leur premier emploi. Un bricolage qui satisfait les intéressés, malgré leur faible protection sociale.

Auteur

  • L. C.