APRES S’ETRE ATTAQUE AUX DERIVES DES MUTUELLES, l’économiste Frédéric Bizard revient avec un livre à charge sur notre système de protection sociale. L’ex-conseiller de Nathalie Kosciusko-Morizet et du groupe des Républicains au Sénat y donne un point de vue très libéral. Pour Frédéric Bizard, notre modèle social, issu de l’après-guerre, ne correspond plus au monde économique actuel, où le chômage de masse et le faible emploi des seniors menacent à terme l’équilibre des régimes de retraite de répartition. Il y développe l’idée de créer des droits sociaux liés à la personne et non plus à son statut professionnel. Frédéric Bizard est convaincu qu’il faut créer un modèle social plus juste face à la pauvreté, mais qui incite les individus à être « actifs et autonomes », dans le choix de se former tout au long de la vie ou de continuer à travailler pour compléter leur retraite. Il défend le principe de régimes universels, que ce soit en matière de couverture maladie ou de retraite, en supprimant les régimes spéciaux. Cette unification permettrait d’établir un socle universel de droits de base, en laissant le choix d’une complémentaire privée (retraite notamment) aux individus. Une idée qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain François Fillon… Il convient d’aborder cet ouvrage tel qu’il est : un manifeste politique plus qu’un travail d’expert. Frédéric Bizard connaît visiblement mieux la santé que le travail, car sur cette question, outre la défense de la flexibilité, par la création un contrat de travail unique avec des droits progressifs, son livre se cantonne à certaines généralités (réformer la formation professionnelle pour former plus de chômeurs).