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Sur le terrain

Organisation : Le télétravail progresse À la Banque postale

Sur le terrain | publié le : 07.03.2017 | Lydie Colders

Pour accompagner les déménagements des salariés de son siège, La Banque postale compte notamment sur le télétravail. Trois ans après un premier accord sur le sujet, plus de 10 % des cadres du siège ont opté pour le travail à domicile un jour par semaine. La banque teste désormais la possibilité de télétravailler une journée non fixe.

En 2016, les 400 cadres de la direction opérationnelle du siège de La Banque postale ont quitté Issy-les-Moulineaux (92) pour le 15e arrondissement de Paris. Un autre déménagement est prévu en février 2017 pour les cadres du service conformité, qui quitteront le 6e arrondissement de Paris pour Issy-les-Moulineaux. « Cela joue sur les demandes de télétravail, relève Jean-Pierre Hakizimana, DSC CGT de La Banque postale. Ça marche plutôt bien dans l’ensemble. Mais il y a encore des freins. Des chefs qui ne veulent pas d’un jour fixe, par exemple. Et les demandes de deux jours par semaine sont rarement accordées. »

Emboîtant le pas à sa maison mère La Poste, La Banque postale s’est lancée dans le télétravail depuis trois ans. Avec succès. Sur 1 700 salariés franciliens, 150 télétravaillaient dès 2015, soit presque 10 % des effectifs du siège de LBP. Et ils sont aujourd’hui 228 à travailler chez eux, en majorité un jour par semaine. « Avec 95 % de cadres en forfait jours au siège, le terrain est propice au télétravail en raison de l’autonomie des salariés », souligne Frédéric Goux, DRH opérationnel de La Banque postale. En outre, « nous avons des demandes de télétravail en raison des temps de transport en Ile-de-France, explique Jean-Pierre Hakizimana. Certains salariés habitent loin et mettent plus d’une heure à venir au bureau ».

Souplesse d’organisation

Après un premier accord d’entreprise en 2014, un second a été signé en janvier 2016 par l’ensemble des syndicats (CFDT, CFE-CGC, FO et CGT) pour une durée de trois ans. S’il concerne les 2 300 salariés de la LBP, il vise surtout les salariés du siège, répartis sur trois sites, entre Paris et Issy-les Moulineaux. Les deux accords sont plutôt souples : avec l’aval de son supérieur, un salarié de LBP peut travailler deux jours par semaine à son domicile, ou bien quatre jours d’affilée par mois, du lundi au jeudi par exemple. Ces jours sont fixés dans l’avenant au contrat de travail. Seule restriction : le salarié doit avoir un an d’ancienneté. Mais la filiale de la Poste a posé quelques garde-fous : en cas d’accord avec le manager, le télétravail n’est conclu que pour une durée d’un an, renouvelable. Le salarié ou son manager peuvent aussi y mettre fin en cas de problème, moyennant un mois de délai de prévenance si l’initiative vient de la hiérarchie. Ne sont pas éligibles certains cadres travaillant sur des logiciels lourds ou sur des données sensibles (informaticiens, service de paie). « Nous ne voulions pas définir les métiers éligibles, ni que les RH servent d’arbitre. La décision doit reposer sur le manager », souligne Frédéric Goux.

L’accord de janvier 2016 reconduit les mêmes modalités que le précédent en y ajoutant davantage de souplesse. Si le nombre de jours demeure identique, le nouvel accord permet désormais de télétravailler une demi-journée ou une journée non fixée, qui peut être changée en fonction des réunions, par exemple, les managers étant prévenus via des agendas partagés.

Les demi-journées ont été surtout prévues pour les salariés « nomades », comme les 200 contrôleurs des opérations bancaires de la LBP, afin de leur permettre de terminer un rapport chez eux après un déplacement en agence. La possibilité de déplacer une journée de télétravail « correspond à une demande de certains services du siège, notamment du télémarketing, explique Frédéric Goux. L’objectif est d’avoir davantage de souplesse pour adapter sa semaine en fonction des réunions de travail ». Une adaptation qui reste à évaluer.

Auteur

  • Lydie Colders