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Canada : Le “bien-être financier” pour prévenir le stress

Sur le terrain | International | publié le : 07.03.2017 | Ludovic Hirtzmann

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Canada : Le “bien-être financier” pour prévenir le stress

Crédit photo Ludovic Hirtzmann

Les ménages canadiens sont endettés. Certaines grandes entreprises proposent des programmes d’éducation financière, dits de bien-être financier, pour sensibiliser les salariés à la gestion budgétaire, diminuer le stress et augmenter la productivité.

Le bien-être financier serait-il le nouveau remède contre le stress et pour une meilleure productivité des salariés ? Quelques grandes entreprises canadiennes en ont fait le pari. Selon une étude menée en 2015 par l’institut de sondage Environics Research Group, « 70 % des sondés disent s’inquiéter souvent de leur situation financière et 33 % sont distraits au travail par ce genre de préoccupations ». Plusieurs études canadiennes en font cas, les difficultés financières seraient une importante cause d’absentéisme, mais aussi de baisse de productivité. Selon la société financière Manuvie, spécialisée dans la gestion de patrimoine, « les employeurs ont intérêt à bien évaluer le degré de bien-être financier de leurs employés afin de favoriser leur motivation au travail ». Car si l’on en croit l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, un organisme public, « 42 % des Canadiens âgés de 35 à 44 ans ont du mal à payer leurs factures et à respecter leurs obligations financières ou n’y arrivent tout simplement pas ». Pire, ajoute l’Agence, « la demande de prêts sur salaires ne cesse d’augmenter » depuis quelques années. Raison pour laquelle, depuis plus de dix ans, la Financière Sun Life, l’un des grands assureurs du Canada, a mis en place des programmes de bien-être financier pour ses 10 000 salariés.

La porte-parole de la Financière Sun Life, Julie Bourbonnière, explique que, lorsque « des personnes ont de la difficulté financière à s’alimenter, cela devient une cause de stress ». La Sun Life met donc en place des ateliers pour les salariés endettés qui le souhaitent, pendant ou en dehors des heures de travail. Des conseillers financiers extérieurs à la société (pour protéger la confidentialité des données traitées) rencontrent gratuitement les salariés entre midi et 14 heures pour écouter leurs besoins.

Les conseils portent ensuite sur la réalisation d’un budget, les bonnes pratiques budgétaires afin de ne pas se laisser dépasser par l’endettement et enfin des conseils pour la planification de la retraite. Les salariés endettés conçoivent avec leur conseiller un plan de désendettement. Ils apprennent à maîtriser des outils de gestion financière pour ne pas retomber par la suite dans les travers du passé.

Si elle n’en confirme pas l’existence, la Financière Sun Life utiliserait des « ambassadeurs du bien-être », soit des salariés chargés de détecter ceux de leurs collègues qui souffrent de difficultés financières. Le programme de bien-être financier va plus loin que le seul aspect monétaire. Il s’inscrit dans une démarche plus globale de bien-être. Ce n’est que « l’un des trois piliers clés qui forment notre programme complet de mieux-être des employés, les deux autres étant le bien-être physique et mental, souligne Julie Bourbonnière. L’utilisation de l’approche du bien-être à trois piliers nous aide à définir nos programmes d’avantages sociaux et à établir des priorités ».

Pour s’assurer que leurs confères sont en bonne forme financière, mais aussi physique, l’équipe RH de la Sun Life a conçu des Défis santé, avec des thématiques variant chaque année. La société a ainsi voulu sensibiliser l’an dernier ses employés sur le diabète. Petit à petit, les Défis santé ont dépassé le seul cadre de l’entreprise et sont devenus des campagnes publiques nationales de sensibilisation aux pratiques pour rester en bonne santé physique.

Dollars bien-être

Si les participants peuvent remporter un prix, les salariés de la Financière Sun Life, eux, « gagnent des dollars bien-être en participant à ces programmes, dollars qui peuvent être utilisés pour payer des activités de bien-être admissibles pour tout membre de la famille », confie Julie Bourbonnière. « En plus de profiter à nos collaborateurs, nos programmes de bien-être contribuent directement à accroître leur productivité et le succès organisationnel », note la porte-parole. La Sun Life refuse de divulguer les pourcentages d’accroissement de productivité. Mais, preuve que l’offre de service ne laisse pas les salariés indifférents, plus de 3 200 d’entre eux – près du tiers de l’effectif – ont participé l’an dernier aux programmes de bien-être financier.

Dans les médias

FORBES. Les meilleurs employeurs canadiens

Le magazine américain a établi un classement des meilleurs employeurs du Canada, où figurent de nombreuses sociétés publiques du secteur énergétique comme Hydro-Québec, mais aussi des firmes privées comme le Français Ubisoft, en sixième position. L’entreprise la mieux cotée est l’université Queen’s de Toronto. L’université de Montréal et l’université Laval de Québec sont aussi dans le Top 25. Février 2017, Forbes, mensuel économique.

LES AFFAIRES. La révolte des ex-BlackBerry

Alors que BlackBerry, ex-success story canadienne, est de moins en moins visible sur le marché international, plus de 300 anciens salariés du fabricant de téléphones intelligents ont entrepris un recours collectif contre leur ex-patron. BlackBerry a transféré ces derniers dans une autre entreprise, les privant de leur ancienneté et des indemnités afférentes en cas de licenciement. Leur ancien employeur estime que ce transfert leur fait perdre leurs droits. 17 février 2015, Les Affaires, hebdomadaire économique.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann