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L’enquête

Sarmates : Récompenser la performance

L’enquête | publié le : 21.02.2017 | H. T.

Au sortir d’une période chahutée, le multispécialiste du bâtiment renforce ses pratiques de rémunération par un accord d’intéressement mûrement réfléchi, fondement d’une nouvelle culture d’entreprise établie sur le partage des richesses en fonction des performances relevées.

Déclaré en redressement judiciaire en janvier 2015, ce qui constituait à l’époque le groupe Sarmate (sans s) est repris en juin de la même année par l’investisseur industriel Verdoso SAS. Les équipes sont regroupées dans une société unique qui compte aujourd’hui 170 collaborateurs et concentre l’essentiel de ses activités en Île-de-France. Le spécialiste en enveloppe du bâtiment et architectures métal intervient aujourd’hui sur des projets architecturaux complexes, mène une centaine de chantiers par an et ambitionne d’édifier une nouvelle culture d’entreprise.

« Nous sommes sortis des difficultés en assurant une continuité d’emploi et d’exploitation, ainsi que le maintien des savoir-faire et des moyens, mais avec la volonté de faire mieux », résume Gilles Zilliox, secrétaire général de Sarmates, en charge des fonctions support. Dans le bâtiment, beaucoup de sociétés sont dirigées par leur fondateur. Nous vivons, nous, une situation de rupture, avec un comité directeur récent. Il nous faut donc permettre l’adhésion à notre projet d’entreprise. »

De fait, cette période de transition facilite la mise en place d’un nouveau mode de fonctionnement, Sarmates est en train de repenser, entre autres, sa politique de rémunération et d’intéressement. « Nous avons mené une réflexion sur les outils existants permettant de rémunérer la vraie performance », explique Gilles Zilliox, qui compte finaliser ce projet d’ici à la fin du premier semestre 2017.

L’intéressement repensé

Pas si simple, dans la mesure où, dit-il, des habitudes se sont créées à l’égard de ce qui peut être perçu comme un avantage acquis. « Auparavant, l’accord d’intéressement était un complément de rémunération annuel, reposant sur des résultats stables et porté par les avantages fiscaux et sociaux dont profitaient l’entreprise et les salariés. Et la logique de l’intéressement, qui se déclenchait avec l’atteinte d’un certain résultat d’exploitation, était finalement très proche de celle de la participation. »

C’est avec l’aide de la société de conseil MCR Groupe – « pour avoir un commentaire extérieur sur les pratiques existantes sans jugement ni émotion » – que Sarmates s’est attelé à la refonte du dispositif. Avec le souci de distinguer clairement participation aux résultats annuels et intéressement « à la performance ».

Et de faire comprendre que ce dernier est conditionné à l’atteinte, pour chaque critère, d’un objectif de performance qui n’est pas forcément de court terme, et parfois déconnecté des résultats. « On peut avoir une très bonne année commerciale, mais les chantiers ne seront pas réalisés tout de suite », illustre Gilles Zilliox.

L’ingénierie de l’accord n’est pas imposée d’en haut : les chefs de service et les responsables de fonction ont été mis à contribution pour déterminer les mesures de performance propres à accompagner la stratégie de l’entreprise. En isolant préalablement des groupes homogènes d’individus : en l’occurrence l’équipe commerciale, les équipes travaux, le bureau d’études, l’atelier de production et les fonctions support. Puis en déterminant, pour chacun d’eux, les critères les plus adéquats. « Nous voulons rémunérer l’excellence. Le travail d’un ouvrier à l’atelier n’est pas de la même nature que celui d’un commercial : chacun doit répondre de la manière la plus efficace aux nécessités de la tâche qui lui incombe. »

Au final, trois critères d’intéressement ont été définis pour chaque population : un critère financier ; un autre axé sur la satisfaction du client externe et interne (quand certains services travaillent pour d’autres) ; un dernier est lié à la transversalité du travail entre services, dans un objectif stratégique de développement de la cohésion interne – l’atteinte de l’objectif nécessitant, du coup, une somme de performances de services distincts. Par exemple, les équipes travaux doivent donner suffisamment tôt leur projet de situation de travaux au service client pour que celui-ci puisse lui-même respecter le planning de facturation.

Un suivi des indicateurs

« Ces critères doivent être connus de tous pour que chacun y adhère, et nous allons mettre en place un comité de suivi mensuel des indicateurs, ce qui nous permettra de communiquer plus facilement auprès des salariés et de rassurer sur la réalité des indicateurs, complète Gilles Zilliox. Nous allons devoir veiller à ce que le dispositif ne génère pas de dissensions. Nous sommes néanmoins persuadés qu’il est plus juste de récompenser les gens performants que ceux qui ne le sont pas, mais sont amenés à le devenir ! »

Pour ficeler son projet, Sarmates souhaite prendre son temps afin d’obtenir une adhésion fondée sur un choix concerté. Avant la finalisation et la signature de l’accord d’intéressement avec la délégation unique du personnel (DUP), tous les indicateurs seront testés, affichés chaque mois et expliqués par les managers. Et pour le secrétaire général, l’application du nouveau dispositif d’intéressement ne fait aucun doute : « Il est et doit être équitable, les critères seront discutés, réfléchis et revus si nécessaire, ils ne seront pas inatteignables, et nous aurons pris suffisamment de recul pour que les salariés puissent les comprendre et agir favorablement pour eux et l’entreprise. Certes, le sujet est délicat. Mais l’idée est finalement de rechercher ensemble comment être meilleurs sur la base de critères pertinents, qui ne peuvent pas être complètement collectifs. »

Repères

Activité

Enveloppe du bâtiment (bardage, couverture et étanchéité), architectures métal (serrurerie, métallerie, façade et murs rideaux, etc.) et macro-lots enveloppe.

Effectif

170 collaborateurs.

Chiffre d’affaires

40 millions d’euros en 2016.

Auteur

  • H. T.