logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Fonction publique : À Apt, le centre hospitalier balise le télétravail

Sur le terrain | publié le : 07.02.2017 | Solange de Fréminville

Cet hôpital du Vaucluse a soigneusement préparé le passage au télétravail. Trois métiers sont ciblés : secrétaire médical, cadre de santé et technicien d’information médicale.

L’hôpital d’Apt prévoit d’expérimenter le télétravail en 2017. Une initiative originale en milieu hospitalier. « Il s’agit d’améliorer l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, dans un objectif de qualité de vie au travail inscrit au projet social de l’établissement », avance Élisabeth Leprêtre, DRH de l’établissement. L’objectif est aussi de faciliter les recrutements dans les postes administratifs.

Pour un hôpital situé dans une petite ville du Vaucluse, l’enjeu n’est pas mince. « On ne se priverait pas de candidats éloignés, ajoute la DRH. Le télétravail permet de lever deux freins : le coût important de longs trajets quotidiens, alors que les salaires sont peu élevés, et les risques que comportent ces déplacements. » Autre argument majeur : l’intérêt écologique du dispositif. « Au départ, nous avons surtout pensé au plan carbone, parce que nous sommes engagés dans une démarche de développement durable et que le télétravail permet de réduire les déplacements », avance Nadia Lamblé, élue syndicale CGT, membre du CHSCT. Elle y voit également la possibilité d’améliorer les conditions de travail, notamment pour les personnes à mobilité réduite et les femmes ayant des enfants en bas âge. « On peut travailler tranquillement chez soi ou dans un espace proche du domicile. Cela évite la fatigue liée aux trajets, cela évite aussi d’être sans cesse sollicité », plaide la représentante du personnel.

Des locaux moins disponibles

Le contexte est favorable à cette expérimentation. Le centre hospitalier d’Apt entre dans une phase de travaux importants en 2017. Les locaux seront moins disponibles et bruyants. Par ailleurs, l’établissement a intégré le groupement hospitalier de territoire du Vaucluse, chargé notamment de mutualiser les fonctions administratives et techniques, ce qui devrait développer le travail à distance.

L’hôpital d’Apt, qui emploie 413 personnes, a profité d’une initiative de l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH). Celle-ci, qui assume la mission d’Opca de la fonction publique hospitalière, conduit depuis un an une démarche en faveur du télétravail avec 12 établissements de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’ex-région Languedoc-Roussillon. Elle finance les formations collectives, ainsi que l’accompagnement individuel de chaque hôpital.

C’est ainsi que la DRH du centre hospitalier d’Apt a pu mobiliser, en 2016, une « équipe projet », composée d’une collaboratrice RH, d’un cadre de santé, de la responsable des équipes de secrétariat médical et d’une représentante du personnel. En juin, ils ont suivi une formation collective de deux jours sur le télétravail organisée à Marseille par Citica. Ensuite, ce cabinet conseil est intervenu dans l’établissement pour structurer la démarche en interne. « Nous avons identifié les métiers qui pourraient utiliser le télétravail, ainsi que les tâches précises et le temps qui y serait consacré, indique Élisabeth Leprêtre. Une secrétaire médicale peut passer une journée par semaine à saisir des comptes rendus médicaux. Le technicien d’information médicale prendrait un à trois jours par mois pour avancer dans le contrôle du codage. » Troisième métier identifié : le cadre de santé, dans son travail de planification des activités et de rédaction de documents.

Au total, 40 à 50 salariés pourraient être concernés par la mise en place du télétravail. Les membres de l’équipe qui a élaboré le dispositif sont prêts à le tester pendant six mois en 2017. Cette phase devrait démarrer en mars, une fois que les informaticiens du centre hospitalier d’Apt seront disponibles pour assurer la maintenance.

L’accès à l’intranet de l’hôpital depuis l’extérieur est déjà possible. Et il est prévu d’investir dans des ordinateurs portables qui remplaceront les postes fixes.

Auteur

  • Solange de Fréminville