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3 questions à… Odile de Damas-Nottin

Acteurs | publié le : 31.01.2017 | Catherine Sanson-Stern

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3 questions à… Odile de Damas-Nottin

Crédit photo Catherine Sanson-Stern

Directrice audit et contrôle interne, elle est devenue, en septembre 2016, la présidente de Twice (Total women’s initiative for communication & exchange), le réseau des femmes de Total, créé il y a dix ans. À 56 ans, elle a fait toute sa carrière chez Elf puis Total où elle a occupé de nombreux postes (marketing et vente, finance, RH).

Comment Twice, le réseau des femmes de Total, dont vous êtes devenue présidente en septembre, a-t-il accompagné l’amélioration de la mixité dans l’entreprise ?

Lorsque j’ai commencé à travailler sur la féminisation du groupe, notamment au sein de la branche raffinage marketing, au moment de la fusion de TotalFina et d’Elf Aquitaine en 2001, il n’y avait que trois femmes dirigeantes sur 350 et 16 % de femmes cadres dans ce qui était pourtant la branche commerciale du groupe.

J’ai rejoint le réseau Twice en 2007, peu après sa création. Initiative spontanée de femmes du groupe, son but était de sensibiliser hommes et femmes aux enjeux de la mixité et de favoriser le développement de la carrière des femmes, en leur donnant des occasions de rencontres et en les sortant d’une forme d’isolement. Aujourd’hui, le groupe a beaucoup progressé : les femmes représentent 32 % des effectifs (30 700 sur 96 000 collaborateurs) et 25 % des cadres (34 % chez les moins de 35 ans). La féminisation des instances dirigeantes est passée de 6 % en 2005 à 19 % fin 2015 et la première femme est entrée au comité exécutif en septembre 2016.

Quelles ont été les actions menées par Twice ?

Créé en 2006, le réseau a pris très vite et compte aujourd’hui 3 200 membres répartis dans vingt réseaux locaux : en Europe (dont cinq en France), en Afrique, en Asie et aux États-Unis. Les premières actions ont été des petits-déjeuners où des femmes arrivées à des postes à responsabilité venaient témoigner de leur expérience. En 2008-2009, Twice a développé le mentoring avec des mentors volontaires hommes ou femmes, sur une période de six mois. Depuis c’est un grand succès : 500 binômes ont déjà fonctionné. En cela, Twice a servi de laboratoire pour les RH. “Twicebook” a été le premier réseau social sur internet du groupe en 2010.

En 2007, Twice a invité ses membres à contribuer au projet mené par le groupe sur les inégalités salariales et a fait des recommandations aux RH ; 2 300 femmes ont bénéficié d’un rattrapage moyen de 2,3 % de salaire en 2011. Les réseaux locaux organisent aussi des ateliers de développement personnel (communication, affirmation de soi, organisation, parentalité) à l’heure du déjeuner, et des speed dating métiers. En 2016, Twice a contribué au lancement de “She’s an engineer”, inspiré de l’expérience “Elles bougent” : partout dans le monde, ingénieures et techniciennes du groupe sont encouragées à témoigner auprès des lycéennes et des étudiantes, afin de les inciter à s’orienter vers les métiers scientifiques et techniques.

Quels sont les projets de Twice pour l’avenir ?

Le nouveau comité de pilotage a privilégié quatre orientations : démultiplier les actions plébiscitées (mentoring, témoignages et ateliers), encourager la création de nouveaux réseaux locaux, associer davantage le management aux actions et faire davantage s’exprimer les jeunes femmes. Les filles vivent l’égalité à l’école où elles réussissent très bien, et arrivent en entreprise où elles découvrent des différences. Nous souhaitons qu’elles prennent en main plus tôt leur parcours, réfléchissent aux rythmes qu’elles souhaitent et prennent conscience de codes de communication propres à l’entreprise. Pour cela, nous les encourageons à suivre la formation “gérer sa carrière au féminin” proposée par les RH aux 28-35 ans.

Auteur

  • Catherine Sanson-Stern