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L’enquête

« Personne n’a intérêt à l’échec »

L’enquête | publié le : 24.01.2017 | L. G.

« Tout ce processus est un transfert de responsabilité de plus de l’État vers les financeurs de la formation : lutte antifraude, enregistrement de l’alternance…, analyse un directeur d’Opca. Le référencement par chaque financeur sera un acte juridique l’engageant. La qualité n’est pas vraiment son objet, mais le datadock sera déjà un bond considérable. On aura une carte d’identité nationale de l’offre, des organismes de formation solides a minima. Mais il ne s’agit pas de tuer les labels organisés par la profession et par une tierce partie, qui eux sont plus solides et anciens. Le problème est que beaucoup se réveillent maintenant, voyant que les indicateurs sont plus exigeants que ceux de la simple demande de numéro d’existence en préfecture : ça grince un peu. Le succès de l’opération va se mesurer à la capacité des financeurs à faire face à la masse des demandes durant ces six mois et à leur accompagnement des prestataires. »

« Mais personne n’a intérêt à l’échec, confie un autre directeur. Ni les prestataires, ni les financeurs, alors que 2017 sera une année d’élection majeure et de risque de nouvelle réforme. En cas d’échec et de chaos, les prestataires pourraient se voir imposer une concentration arbitraire, par le biais d’un conventionnement par une ou deux agences gouvernementales : ce serait la fin d’un marché ouvert et réactif. C’est une idée souvent partagée par certains économistes du travail et les parlementaires qui connaissent mal le marché. »

« Et du coté des financeurs, poursuit-il, la réussite du datadock sera aussi une manière d’éviter la main-mise de la puissance publique sur des fonds privés. Les versements volontaires sont devenus aujourd’hui une part énorme de la collecte et démontrent la valeur ajoutée des Opca. Le dernier rapport des inspections générales des finances et des affaires sociales sur la trésorerie des collecteurs fait une différence de traitement entre les fonds de nature publique – le légal – et ceux de nature privée – le conventionnel et le volontaire –, cette différenciation juridique est historique. En cas de succès, on peut espérer un marché ouvert, moderne mais régulé. En cas d’échec, on peut craindre un marché contraint, cadenassé, cassant les versements volontaires. »

Auteur

  • L. G.