logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Espagne : Endesa cultive les idées des salariés

Sur le terrain | International | publié le : 17.01.2017 | Valérie Demon

Image

Espagne : Endesa cultive les idées des salariés

Crédit photo Valérie Demon

Le groupe énergétique espagnol poursuit depuis plusieurs années un programme d’innovation fondé sur les suggestions des salariés. Le retour sur investissement est important.

Vos idées ont de la valeur. C’est le discours que tient depuis 2010 l’entreprise d’électricité et de gaz naturel Endesa à ses salariés. Le groupe énergétique réalise ainsi chaque année des économies en mettant à profit des solutions issues du terrain dans ses centrales Génération.

Le processus n’est pas classique. « Nous avions deux solutions pour entamer un programme d’amélioration : soit de haut en bas, soit de bas en haut », explique d’emblée José Ignacio Santalla, responsable des opérations et de l’entretien de Génération d’Endesa, et responsable des prix Byem lancés par l’entreprise (« Cherche et trouve des améliorations »).

412 idées de salariés

Les organisateurs de ce programme ne voulaient pas se fonder sur une liste de difficultés à résoudre proposée par la direction. Les idées devaient venir des salariés. Et fin 2016, pour la dernière édition en date de ces prix, Endesa avait reçu 412 idées des plus de 2 500 salariés de centrales de Génération. Endesa évalue à 11 millions d’euros les économies réalisées tant en Espagne qu’au Portugal et au Maroc.

Le programme a commencé il y a six ans seulement dans les centrales hydrauliques puis s’est étendu dès 2014 à toutes les technologies utilisées par Endesa. « Nous voulions capitaliser les connaissances de nos salariés, mettre ces derniers en valeur, les motiver et encourager ainsi la productivité, poursuit José Ignacio Santalla. Il est important de montrer que le résultat au jour le jour, même s’il s’agit d’une petite amélioration, entraîne sa récompense. » Pour cela, un programme est mis en ligne sur l’intranet de l’entreprise, dans lequel tous les employés sont enregistrés.

Lorsque le responsable du projet reçoit une proposition, il désigne une personne chargée d’élaborer un rapport. Il peut choisir soit le salarié à l’origine de la proposition, soit une tierce personne, ou s’en charger lui-même. Tout dépend du service concerné. Une fois le rapport réalisé, le responsable du projet et le directeur de la centrale décident si l’amélioration doit être mise en place. « Si ce n’est pas le cas, les raisons sont toujours expliquées au salarié qui l’a proposée. Il s’agit d’un point fondamental pour ne décourager personne », explique José Ignacio Santalla. Mais c’est peu souvent le cas : sur les 412 idées présentées en 2016, seules 15 ont été refusées. Endesa s’estime aussi satisfait du taux de participation : de 7 % en 2015 il est passé à 12 % en 2016. « Ces pratiques d’amélioration existent dans d’autres secteurs et concernent généralement 6 à 7 % des employés », affirme le responsable des opérations.

De manière générale, il faut deux à trois mois pour mettre en pratique l’amélioration, « un délai raisonnable et rapide qui permet au salarié de constater rapidement les conséquences de sa proactivité ». Les solutions proposées par les salariés vont des plus simples aux plus techniques. La devise du projet : « Il n’y a pas de petite proposition. » La mise en œuvre de certaines idées ne coûte parfois rien à Endesa, quand d’autres représentent un investissement, toujours inférieur aux économies réalisées par la suite. Sur 2016, pour les 8 millions d’économies déjà réalisées, seulement un million d’investissement aura été nécessaire.

Tous les profils d’employés sont concernés. En 2015, un des salariés de la centrale de Teruel, chef d’opération, est parvenu à trouver une solution pour modifier le mix du charbon utilisé afin de rendre moins chère l’électricité produite. En 2016, c’est un employé de la sécurité, sans diplôme universitaire, qui a eu la bonne idée pour secourir en cas d’accidents les employés de centrales hydrauliques : « Les employés chargés de la maintenance vont seuls dans ces centrales, souvent situées dans des endroits éloignés, explique l’entreprise. L’idée a consisté en un dispositif d’alerte s’activant en position horizontale, pour le cas où l’employé aurait un accident et se retrouverait dans l’impossibilité de prévenir les secours. » Endesa veut impliquer tous ses salariés, quel que soit leur poste. La formule a déjà inspiré le groupe italien Enel, auquel il appartient. Pour 2017, les prix Byem seront étendus à sept pays : Russie, Italie, Colombie, Argentine, Chili, Brésil et Pérou.

Dans les médias

EL ECONOMISTA. Augmentations… et inflation

Les hausses moyennes de salaires dans les accords de branche se situaient en décembre 2016 autour de 1,06 %, soit plus qu’à la fin 2015 (0,74 %), selon le ministère de l’Emploi. En revanche, cette augmentation reste inférieure à celle de l’indice des prix, actuellement de 1,5 %, entraînant ainsi une perte de pouvoir d’achat. 9 janvier 2017, El Economista, quotidien économique.

RRHHPRESS. Des travailleurs plus sûrs de leur emploi

67 % des travailleurs en Espagne se montrent optimistes sur la préservation de leur emploi durant les six prochains mois, selon une étude de Randstadt Workmonitor. Il y a un an, ils n’étaient que 62 % dans ce cas. Les plus de 45 ans sont les plus optimistes, puisque 73 % d’entre eux se montrent confiants. Suivent les 25-45 ans, à 67 %. En revanche, parmi les moins de 25 ans, seulement 43 % pensent qu’ils conserveront leur emploi. 9 février 2017, RRHHpress.com, site Internet d’information spécialisée.

Auteur

  • Valérie Demon