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L’enquête

Pocheco : des voitures électriques à partager

L’enquête | publié le : 03.01.2017 | R. L.S.

Afin d’inciter les salariés à opter pour le covoiturage périurbain dans la métropole lilloise, la formule la plus pratique en horaires décalés, le papetier Pocheco mise sur l’électrique.

Dans le bassin d’emploi de la métropole lilloise, Pocheco ne peine pas à trouver de la main-d’œuvre pour produire ses enveloppes. En revanche, les transports publics ne se bousculent pas pour desservir la petite ville de Forest-sur-Marque (Nord) où se trouve l’usine, coincée entre Villeneuve-d’Ascq et Roubaix, à une dizaine de kilomètres seulement de la capitale des Flandres. Et encore moins pour répondre aux nécessités des trois huit. Car les équipes tournent de 5 h à 13 h puis de 13 h à 21 h et de 21 h à 5 h du matin. Les salariés de Pocheco, implanté dans la commune depuis 1928, se sont organisés spontanément au fur et à mesure afin de venir à plusieurs. En 2010, au moment où l’entreprise réalise son bilan carbone, elle se rend compte qu’un tiers du personnel pratique déjà le covoiturage spontané. Et cela tombe bien, car elle dispose seulement de cinq places de parking. La vingtaine ou trentaine d’autres conducteurs doivent se garer tout au bout de la rue.

Des facilités organisationnelles

Mais avec une moyenne d’âge de 42 ans sur le site, les départs en retraite se succèdent et les nouveaux jeunes embauchés ne sont pas forcément aussi partants pour s’organiser à covoiturer avec les collègues. La part de covoitureurs descend à un quart des salariés. Alors l’entreprise tente de les inciter par des facilités organisationnelles. « Que les candidats aient le permis ou une voiture ne compte pas. Nous nous connaissons tous, nous savons qui habite près de telle ou telle commune et qui pourrait emmener la nouvelle recrue », indique Kevin France, consultant au bureau d’études en économie et écologie Ouvert, une marque de Pocheco.

Une fois embauché, le salarié suit une sensibilisation d’une demi-heure à la mobilité et aux formules de transports alternatifs pendant sa journée de formation à la sécurité. Puis des solutions pour passer d’après-midi, de nuit ou de matin sont proposées pour encourager le covoiturage, en fonction des lieux d’habitation des collègues. Surtout, l’entreprise a créé une association, Moveco, qui a investi dans l’achat de cinq véhicules électriques mis à disposition des covoitureurs, pour coller avec la politique RSE de l’entreprise et de développement durable et avec son apparition dans le film Demain, de Mélanie Laurent.

Les frais de location partagés

Pour amortir l’investissement, les covoitureurs se partagent une facture de location du véhicule de 400 euros par mois, soit 100 euros chacun si elle est occupée par quatre salariés. Et si le conducteur désigné est malade et ne peut se rendre au travail, l’entreprise a tout prévu : elle paie le taxi du collègue habitant le plus près pour qu’il prenne le relais.

« Cela laisse l’opportunité de faire gagner en pouvoir d’achat des salariés sans avoir besoin de les augmenter », résume prosaïquement Kevin France. Lui-même a économisé 200 euros par mois en adoptant la solution de l’électrique, qui lui a permis de se séparer de sa voiture.

Même si l’entreprise est moins partante pour la solution du deux-roues électrique, par crainte des accidents de trajet – le site est en effet cerné par deux grosses routes départementales –, elle prévoit également d’investir dans cette option pour les inconditionnels du deux-roues.

Repères

Activité

Papeterie, fabrication d’enveloppes.

Effectif

130 salariés.

Chiffre d’affaires

22 millions d’euros en 2015.

Auteur

  • R. L.S.