Un nouveau régime de forfait-jours vient de rentrer en vigueur à la SNCF, provoquant la fureur des syndicats. Démarrées fin octobre, les négociations ont échoué à l’issue de neuf réunions. Mais la direction, s’appuyant sur l’accord de branche, applique un référentiel-cadre de manière unilatérale depuis le 12 décembre, date butoir pour se mettre en conformité. Près de 30 000 personnes sont concernées. Les agents de maîtrise proches de l’encadrement et les cadres des établissements de production doivent travailler 205 jours par an (nombre inchangé) mais moyennant une prime mensuelle de 1,5 % du salaire. Les cadres des directions centrales et régionales travailleront 214 jours (nombre inchangé), sans prime. Les deux populations pourront travailler jusqu’à 5 jours de plus, avec une rémunération majorée de 10 %.
Les syndicats sont vent debout. Ils déplorent le passage en force de la direction, mais aussi et surtout l’absence d’un outil ad hoc, permettant de mesurer réellement la charge de travail et d’alerter en cas de dépassement, alors qu’une étude du cabinet Secafi, réalisée en octobre, a souligné d’importantes dérives horaires.
L’UNSA ferroviaire (1re organisation chez les agents de maîtrise et cadres) a mis en place une hotline pour ses adhérents et prévoit des actions en justice et des actions locales. La CFDT réclame la reprise des négociations. Pour l’heure, tous les syndicats demandent aux agents concernés de ne pas signer la convention individuelle de forfait-jours.
