Depuis près d’un an, les 22 régions françaises sont devenues 13. C’est la manifestation la plus spectaculaire de la réforme territoriale, ces collectivités se voyant en outre affecter de nouvelles compétences, notamment dans les transports et le développement économique. Pour les seize régions qui ont modifié leurs frontières afin de donner naissance à sept nouvelles entités, le chantier RH s’annonçait immense et inquiétant pour de nombreux agents, comme nous le constations dans notre enquête de novembre 2015.

En quelques mois, ces collectivités sont pourtant passées de la théorie à la pratique en organisant de nombreuses mobilités fonctionnelles et géographiques, le plus souvent dans le cadre d’une garantie de maintien des emplois et du respect du principe de volontariat. Ainsi, en Normandie, Hervé Morin a voulu mener la fusion tambour battant. Les deux sièges des régions d’origine ont été spécialisés pour éviter les doublons et, au cours de l’été, la moitié des agents qui y travaillaient avaient changé de poste. D’autres régions se reconfigurent en menant une vaste concertation avec les syndicats, comme en Hauts-de-France, ou en misant sur les délégations auprès des chefs de service ainsi que sur un management transversal, comme en Occitanie. Dans tous les cas, il n’est pas seulement question d’organiser des chaises musicales entre sites, mais bien de profiter des réorganisations imposées par le législateur pour redéfinir le service public rendu par ces entités régionales : plus proche du public, plus efficace, moins cher. Un chantier stratégique et de long terme pour les RH.