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Sur le terrain

Grande-Bretagne : La City s’attaque à L’inégalité des sexes

Sur le terrain | International | publié le : 13.12.2016 | Stéphanie Salti

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Grande-Bretagne : La City s’attaque à L’inégalité des sexes

Crédit photo Stéphanie Salti

Les sociétés financières s’engagent sur l’accès des femmes aux plus hautes fonctions dans l’entreprise. Et le gouvernement les y incite.

La finance britannique prend enfin le problème de l’égalité des sexes à bras-le-corps. Courant octobre, 72 sociétés financières ont signé la charte gouvernementale « Woman in Finance » selon laquelle elles s’engagent à publier les progrès effectués en matière d’égalité des sexes tous les ans. Cette initiative s’inscrit en amont d’une nouvelle réglementation en matière de reporting (gender pay gap reporting), dont l’introduction est attendue dans le courant de l’année prochaine.

60 sociétés financières, y compris 15 banques et 13 compagnies d’assurances, se sont également engagées à avoir au moins 30 % de femmes à des postes senior dans l’entreprise d’ici à 2021. Certaines comme la banque Virgin Money et l’assureur Legal & General, se sont même fixé un objectif de parité totale. De leur côté, Royal Bank of Scotland, HSBC, Santander et Lloyd’s ont aussi publié leur stratégie pour promouvoir les femmes.

« Trop peu de femmes parviennent au sommet et beaucoup ne progressent pas aussi vite qu’elles le pourraient, ou bien encore quittent complètement le secteur, a estimé Theresa May, Première ministre britannique. Je veux voir un secteur diversifié géré par des hommes et des femmes de talent et j’ai hâte de voir plus d’entreprises assurant la promotion des femmes et les aider à faire du Royaume-Uni le meilleur pays au monde pour y conduire des affaires ».

Le projet gouvernemental de « Women in Finance Charter » fait suite à une étude confiée en début d’année à Jayne-Anne Gadhia, directrice générale de Virgin Money. Elle a permis de mettre en évidence la persistance d’un faible nombre de femmes dans les comités exécutifs des sociétés financières outre-Manche comme dans les conseils d’administration avec, en moyenne et respectivement, 14 % et 23 % du total des effectifs. À titre de comparaison, la France, qui a instauré une politique de quotas au sein des conseils d’administration, fait mieux avec 29 %, mais reste aussi à la traîne avec 16 % de femmes seulement au sein des comités exécutifs de sociétés financières. Or, des études ont démontré que 30 % est le niveau à partir duquel la voix d’une minorité commence à se faire entendre. L’un des remèdes proposés dans l’étude menée par Jayne-Anne Gadhia consiste à indexer la rémunération des dirigeants seniors au nombre de femmes recrutées aux postes de direction dans l’entreprise. Car si la finance est le secteur où l’on trouve les emplois les mieux rémunérés outre-manche, l’écart de salaires entre hommes et femmes y est aussi le plus large, à 39,5 % comparés à 19,2 % dans le reste de l’économie britannique.

Postes générateurs de revenus

À l’heure actuelle, les femmes siégeant aux comités exécutifs des sociétés financières britanniques occupent encore trop souvent des postes de soutien plutôt que des postes générateurs de revenus : près des deux tiers des responsables de ressources humaines et plus de la moitié des responsables de communication dans les comités exécutifs sont des femmes. Or seules 9 % des femmes siégeant aux comex occupent des postes de responsables de régions ou de divisions.

Conseils d’administration

C’est la première fois que le gouvernement britannique s’attaque de front à la parité dans les comités exécutifs. Jusqu’à présent, les actions gouvernementales, relayées par l’étude Davies (Davies Review) s’étaient attelées à la question de la parité dans les conseils d’administration des 100 plus grosses sociétés cotées à la Bourse de Londres. Depuis le lancement de cette étude, le pourcentage des femmes siégeant aux conseils d’administration des sociétés du FTSE 100 est passé de 12,5 % en février 2011 à 26,1 % au troisième trimestre 2015.

Ce mouvement de fond s’est également emparé du secteur de la gestion d’actifs : un certain nombre de sociétés de gestion britanniques, y compris Jupiter Asset Management et Old Mutual Global Investors, se sont ainsi engagées à voter contre les nominations des membres des conseils d’administration des entreprises n’ayant pas suffisamment de femmes au sein des comités exécutifs.

Dans les médias

Londres veut préparer des retraites dans l’économie collaborative

Le secrétariat d’état britannique en charge du travail et des retraites (Work and Pensions Committee) vient de lancer une enquête sur l’adéquation du système de prestations sociales actuel aux travailleurs de l’économie collaborative. Le comité est aussi à la recherche de propositions sur la façon dont les travailleurs indépendants pourraient être encouragés à épargner pour leurs retraites. 2 décembre, Personnel Today, presse professionnelle RH.

Une étude examine l’exploitation des travailleurs intérimaires

Le cercle de réflexion britannique The Resolution Foundation a entamé une enquête sur le traitement des travailleurs intérimaires en dénonçant les faibles salaires et le manque de droits du travail basiques pour cette catégorie de travailleurs. 5 décembre 2016, The Guardian, quotidien généraliste.

Auteur

  • Stéphanie Salti