Quels que soient les beaux discours sur la liberté et l’autonomie, voire sur les vertus supposées du management participatif, le management n’a cessé ces dernières années de dériver dans le sens de la formalisation et du reporting. Les salariés doivent exécuter selon des procédures soigneusement prédéfinies des actions qui sont contrôlées et mises en chiffres, tableaux, diagrammes éloquents voire accusateurs. D’où la tendance parfois à bidonner un peu les résultats quand les objectifs paraissent irréalistes. Il s’agit là d’un management par les solutions, lesquelles, chronologiquement, viennent avant toute confrontation avec le travail réel et s’imposent également par la précellence hiérarchique du top management. Rappelant que les collaborateurs en savent souvent plus que leurs chefs sur la réalité, Filip Vandendriessche et Han Loote, proposent de renverser cette logique. Une fois les grands objectifs définis, il appartiendra aux collaborateurs de trouver les solutions pour les réaliser. La liberté et le bon sens enfin retrouvés ? Ou l’art de laisser les autres se débrouiller en leur faisant porter le chapeau ? À chacun d’en juger.