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L’enquête

L’Oréal : Des engagements éthiques et des programmes d’amélioration pour les fournisseurs

L’enquête | publié le : 13.12.2016 | V. L.

Le groupe mondial de cosmétique s’appuie sur un programme d’achats responsables, qui formalise ses exigences mais lui permet aussi d’engager une relation partenariale durable avec ses fournisseurs. Au centre de sa politique : des acheteurs bien formés pour promouvoir les principes de la RSE.

Depuis 2005, L’Oréal formalise ses relations avec ses fournisseurs dans un programme intitulé “Buy and care”, faisant lui-même partie du projet plus large “Sharing beauty with all”, un ensemble d’engagements en matière de développement durable à l’horizon de 2020. « Notre politique RSE et plus spécialement la question des relations avec les fournisseurs est partie intégrante du travail des acheteurs », souligne Magda Carrasco, directrice Achats responsables de L’Oréal. Le groupe de cosmétique dispose d’une équipe de 750 acheteurs dans le monde et tout nouveau venu suit trois modules de formation liés aux achats responsables.

Les entreprises qui souhaitent devenir fournisseurs de L’Oréal se voient expliquer par les acheteurs les valeurs de l’entreprise et les principes à respecter. Lesquels sont formalisés dans un ensemble de documents intitulé “Welcome on board”. « Les acheteurs doivent être capables de détailler nos actions en faveur de l’environnement et d’expliquer en quoi consiste le respect des droits de l’homme en conformité avec le Global Compact », explique la directrice. Le fournisseur, une fois informé, signe une lettre d’engagement éthique. « Nous interdisons le travail des enfants de moins de 16 ans et nous précisons dans quelles conditions de sécurité doivent travailler les fournisseurs, indique Magda Carrasco. Nous les informons aussi que des audits sociaux peuvent être organisés sur les sites de production. » Il est également inscrit que le fournisseur n’a pas le droit de sous-traiter sans l’accord de L’Oréal.

900 à 1 000 audits par an

Le groupe a réalisé une cartographie des risques sociaux majeurs et des pays les plus sensibles, notamment au regard des conditions de travail, du travail forcé, des discriminations, du harcèlement, des horaires de travail, et des salaires. « Nous achetons des index produits par des professionnels du sujet et cela nous conduit à réaliser entre 900 et 1 000 audits par an. En 2015, nous en avons mené 951. »

Les audits sont conduits par des professionnels extérieurs, et sont semi-annoncés, sur une fenêtre d’un mois. Ils sont financés par L’Oréal. Si à l’issue d’un audit, le fournisseur doit travailler avec l’acheteur sur des points d’amélioration importants, l’audit de suivi sera financé par le fournisseur. « Une façon de le pousser à se mettre en conformité le plus vite possible », souligne Magda Carrasco. Mais l’audit n’est pas le seul outil utilisé. Parallèlement, le groupe de cosmétique utilise l’évaluation d’EcoVadis depuis deux ans. Plus de 400 fournisseurs ont été évalués par EcoVadis, soit plus de 74 % des fournisseurs stratégiques du groupe.

Parmi les engagements forts de L’Oréal, figure la lutte contre le réchauffement climatique. Le poids des fournisseurs dans les émissions de carbone est d’environ 20 %. Depuis 2009, le groupe travaille avec une ONG britannique, le CDP (Carbon disclosure project), afin d’engager ses fournisseurs à répondre au questionnaire de consommation énergétique. 94 % des 253 fournisseurs invités y ont participé alors qu’ils étaient seulement une dizaine en 2009. Sur la base du rapport du CDP, un membre de mon équipe explique ce que veut dire la note et quels peuvent être leurs objectifs d’amélioration de court terme et nos recommandations pour les atteindre. Ils disposent aussi de leur classement par rapport à leurs pairs. »

Programme social et environnemental

Sur le champ social, grâce à son programme d’achats “solidarity sourcing”, L’Oréal via ses fournisseurs donne accès à un revenu pérenne à des personnes vulnérables, comme les personnes en situation de handicap, ou des communautés éloignées de l’emploi, comme les habitants des favelas au Brésil. À cheval sur le social et l’environnemental, le groupe mène une action d’envergure sur l’huile de palme. Au total, sa consommation ne représente que 0,1 % de la production mondiale mais le groupe veut être exemplaire. « Nous avons initié toute une remontée de la chaîne de valeur, explique Magda Carrasco. 40 % de la production de l’huile de palme était le fait de petits producteurs qui n’avaient pas toujours conscience des enjeux du changement climatique et de la déforestation. Nous avons lancé en 2015 un programme afin de soutenir et former 500 d’entre eux en Malaisie, aidés par une ONG locale. »

L’Oréal a publié en juin 2016 son premier rapport d’avancement consacré à l’approvisionnement de ce composant. 100 % de son huile de palme est certifiée via le modèle de certification RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil), mais L’Oréal va plus loin. Depuis 2014, le groupe déploie une démarche qui vise à cartographier l’ensemble de sa chaîne d’approvisionnement et à tracer les dérivés jusqu’à leur origine. D’ici à fin 2016, son objectif était de tracer l’origine de 100 % de ses dérivés.

Repères

Activité

Cosmétique.

Effectif

82 900 collaborateurs dans le monde.

Chiffres d’affaires 2015

25,26 milliards d’euros.

Auteur

  • V. L.