Les réponses témoignent d’une évolution des mentalités, le cancer paraît moins tabou et la parole se libère dans l’entreprise. En 2013, 73 % d’actifs estimaient difficile de révéler sa maladie, et ils ne sont plus que 55 % cette année ; 70 % des malades en parlent à leurs collègues et 69 % à leur hiérarchie. C’est essentiel pour avancer dans la prise en charge. Autre enseignement encourageant, qui correspond à une nouvelle question de ce baromètre, 79 % des personnes qui ont eu un cancer ont ressenti des effets positifs liés à la maladie et développé de nouvelles qualités – prise de recul, gestion des priorités, empathie, bienveillance, gestion du stress – valorisables sur le plan professionnel.

En effet, la moitié des actifs pense que l’entreprise n’offre pas les mêmes possibilités de carrière aux salariés malades et 28 % de ceux qui ont eu un cancer estiment ne pas avoir retrouvé leur place à leur retour. D’ailleurs près de la moitié n’ont pas eu de visite de préreprise et 27 % n’ont bénéficié d’aucune aide au retour. Les attentes des salariés sont fortes en matière d’accompagnement : seulement un tiers des malades estime avoir bénéficié d’une information claire sur les dispositifs légaux et contractuels, et plus de la moitié ne s’est pas sentie soutenue par le service des ressources humaines, alors qu’ils ont ressenti un soutien de leurs collègues.

Elle peut mettre à disposition sur l’intranet des informations sur les démarches administratives, les dispositifs d’aide, et inviter au dialogue. Cela existe au sein des entreprises membres de Cancer@work, qui a un rôle d’échange de bonnes pratiques. Aujourd’hui, la maladie n’a aucune place dans l’entreprise : soit vous êtes malade et absent, soit vous travaillez et dans ce cas c’est que vous êtes guéri. Dire aux salariés qu’ils peuvent en parler au service RH est important. Quand une situation est connue on peut faire un audit avec le manager et le médecin du travail, et prendre des mesures adaptées pour garder un lien avec le salarié pendant son absence et préparer son retour.