Sofaxis, courtier en assurance des collectivités territoriales, a publié le 29 novembre son 16^e panorama annuel sur les absences au travail pour raisons de santé, basé sur un échantillon de 370 000 agents et de 18 400 collectivités. Le taux d’absentéisme, c’est-à-dire le nombre de jours non travaillés, qui a augmenté de 26 % en huit ans, a poursuivi sa hausse régulière pour atteindre 9,3 % en 2015 (8,8 % en 2014).

Le nombre d’agents absents au moins une fois dans l’année est de 44 %. La maladie ordinaire est la cause principale des arrêts (47 %), et continue d’augmenter, de même que la longue maladie, qui représente 31 % des arrêts, alors que la maternité diminue (8 %). Les accidents du travail ne représentent que 14 % des absences, mais sont en légère hausse. « Il y en a moins mais ils sont plus graves, explique Pierre Souchon, directeur du département ingénierie services, c’est lié au poids des maladies professionnelles – TMS, lombalgies –, comptabilisées dans les accidents et désormais mieux reconnues ».

Le vieillissement – la moyenne d’âge est de 46 ans dans la fonction publique territoriale – est un facteur aggravant qui augmente la durée des arrêts. Cette durée moyenne tous risques confondus est de 36 jours, dont 20 jours pour la maladie ordinaire et 225 jours pour la longue maladie : « Les arrêts longs sont les plus coûteux pour les employeurs, qui payent les indemnités journalières et les frais d’hospitalisation », souligne le rapporteur de l’enquête. L’absentéisme a un impact financier important, puisque le coût direct moyen est de 2 067 euros par agent employé. « Pour avoir un effet sur le coût, il faut agir en priorité sur la durée des absences, en favorisant le retour et le reclassement des agents », ajoute-t-il.

En 2015, la fréquence des absences est de 72 pour 100 agents. Elle avait baissé sensiblement en 2013 – de 70 % à 60 % – à la suite de la mise en place d’un jour de carence, avant de remonter.

En 2015, Sofaxis observe une prise en compte plus forte du risque absentéisme de la part des collectivités. Cette prise de conscience se traduit par davantage de contrôles médicaux pour absence ; un suivi des indicateurs ; des actions de maintien et de retour à l’emploi, de prévention des risques psychosociaux ; une meilleure détection des maladies professionnelles, et un recours plus systématique à l’expertise médicale pour les accidents de service.

Pour l’avenir, Sofaxis anticipe un fort impact des réformes territoriales. « Les importantes mobilités et transferts de personnels liés à la fusion des régions et la mise en place des métropoles risquent d’avoir des répercussions sur les absences », conclut Marc Jeannin, directeur général de Sofaxis.