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L’enquête

Armor : Les CHSCT avalent la réunion de DP

L’enquête | publié le : 22.11.2016 | Hubert Heulot

La loi Rebsamen a donné l’idée au spécialiste de la cartouche d’encre, basé à Nantes, de revoir l’organisation de ses IRP pour les faire davantage coller au terrain.

Après les premiers contacts, avant les vacances d’été, la négociation a été vite bouclée. Armor – 1 850 salariés dans le monde, 650 en France –, spécialiste des technologies d’impression, dont la cartouche d’encre, son produit-phare a signé, le 30 septembre 2016, un accord relatif à la mise en place d’instances regroupées dites « comités HSCT-DP ». Il met fin à une anomalie : un dialogue social formel avec des réunions de délégués du personnel essentiellement centrées sur l’usine et oubliant le reste de l’entreprise.

Marc Jacobs, directeur administratif, financier et des ressources humaines du groupe, explique : « L’entreprise est répartie ainsi : le siège à Nantes ; à côté, un entrepôt ; à 15 km un atelier de conditionnement ; à 40 km, notre usine, le site le plus important avec ses 550 salariés. La réunion des délégués du personnel s’y passe là mais on n’y parle presque jamais des autres établissements. Depuis quelques temps, on n’y parle même plus de rien. Elle n’a plus d’ordre du jour. Aucune question ne remonte à elle. C’est une façon de faire que nous avons depuis quelques années dans l’entreprise : les problèmes sont réglés au quotidien, sur le terrain. Sans ordre du jour, l’instance perd de son intérêt mais tous les mois, la réunion obligeait quand même à des déplacements inutiles, occasionnant des pertes de temps. La loi Rebsamen nous donne l’occasion de rapprocher la réunion de DP du CHSCT, instance qui, pour nous, a encore du sens. Nous en avons deux, l’un à Nantes, l’autre à l’usine. »

L’accord, approuvé par toutes les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC) crée donc deux comités CHSCT-DP, l’un à la Chevrolière où se tient l’usine, comptant 14 élus (7 titulaires, 7 suppléants), l’autre à Nantes (5 titulaires, 5 suppléants). Ils se réunissent au minimum tous les deux mois avec un ordre du jour en deux parties distinctes pour les questions relevant des DP et celles de CHSCT. Deux procès-verbaux séparés en ressortent. « C’est plus logique, plus près du terrain, plus simple », résume Marc Jacobs.

Montée en compétences

Pour Thierry Maupetit, délégué syndical CFDT (70 % des voix aux dernières élections), la nouvelle organisation représente mieux les salariés, ceux travaillant en dehors du site de production ayant leurs propres élus. « À condition de trouver des candidats au siège », tempère-t-il en vue des prochaines élections, qui doivent avoir lieu entre le 14 et le 28 novembre.

Pour lui, l’accord présente aussi l’avantage de resserrer le dialogue social autour des conditions de travail. « C’était un des objectifs de la négociation. » Les syndicats veulent faire monter en compétence les élus sur l’ergonomie des postes de travail et sur les risques psychosociaux. L’accord en donne les moyens : l’entreprise va prendre en charge, dans le cadre de ses plans de formation, toutes les formations dont les élus auront besoin dans ce sens, au-delà des cinq jours sur les quatre ans du mandat prévus par la loi. Avec une réserve : pour les titulaires seulement, et uniquement pour les frais pédagogiques. Autre signe d’un investissement dans les nouvelles instances, chaque titulaire bénéficie de 20 heures de délégation mensuelle au lieu des 12 accordées par la loi.

Repères

Activité

Technologies d’impression.

Effectif

1 850 salariés dans le monde, 650 en France.

Chiffre d’affaires 2015

240 millions d’euros.

Auteur

  • Hubert Heulot