Savons-nous échanger des feedbacks utiles, circonstanciés, garants d’une communication authentique qui nous fait grandir mutuellement ? L’art du feedback bienveillant sera au cœur des façons de travailler de demain, alors autant s’entraîner dès maintenant. Voici quelques bons principes.

Prendre du recul sur ses émotions, regarder les faits, éviter les amalgames entre la personne et ce qu’elle réalise, s’entraîner à discerner. Cela procurera à l’échange une base objective particulièrement bénéfique.

Le bon timing est un ingrédient essentiel d’un feedback réussi. Éviter de faire une remarque expéditive puis de disparaître. Prévoir le temps de la réaction de l’autre, être disponible pour l’écouter. Mieux encore, lui demander s’il est disposé à recevoir un feedback. « Est-ce que je peux te donner un feedback ? ». Si la personne n’est pas dans le bon état d’esprit, elle va dire « non, pas maintenant ». Pour que le feedback soit un cadeau et non une critique, il est important de le délivrer avec bienveillance et dans de bonnes conditions.

S’exprimer à la première personne, créer un climat de confiance propice à l’échange, éviter de juger. Une critique est une bombe à retardement glissée dans la relation, un jour ou l’autre elle explose. Quand on se sent énervé, se donner la discipline d’identifier deux choses que l’on apprécie chez notre interlocuteur, avant de l’aborder. Cela évite de se focaliser sur ce qui agace. L’attitude intérieure de celui qui donne le feedback est essentielle : la bienveillance n’est pas une idée, c’est une pratique du cœur, l’autre la ressent.

Pas de « chaque fois que je te dis quelque chose, tu réponds comme ceci ». Éviter les généralement, toujours, jamais, encore une fois, comme d’habitude… Ces généralisations se transforment vite en jugement sans appel qui endommagent la relation. Leur préférer des observations concrètes : « Hier en réunion tu as dit ceci à propos de mon projet… Cela m’a fait réagir car tu ne m’en avais pas parlé avant. Que voulais-tu dire ? »

Jouer les « j’ai raison, tu as tort » ne produit rien de positif. Montrer plutôt à la personne qu’on la traite en adulte et que l’on a confiance en sa capacité à trouver des solutions. « Quand tu m’as prévenu que tu ne pouvais pas tenir tes délais, l’équipe a essayé de se réorganiser mais il était trop tard et le client n’a pas été livré à temps. Comment peut-on éviter que cela se reproduise ? » Souvent, la personne n’est pas animée d’une mauvaise intention, mais elle n’a pas conscience des effets de son comportement sur autrui. Chacun de nous possède un angle mort. C’est cette zone “aveugle” qu’un feedback bienveillant peut éclairer.

Savoir apprécier la discussion honnête et sincère que l’on vient d’avoir, l’effort accepté pour s’améliorer, et surtout dire merci pour l’authenticité de l’échange. Les personnes sont tellement habituées à recevoir des critiques, qu’un moment de feedback bienveillant, avec la mise en place de solutions constructives et un merci à la clé, peut créer une vraie bouffée d’air frais.