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Sur le terrain

Simplification : Saint-Gobain anticipe le bulletin de paie clarifié

Sur le terrain | publié le : 08.11.2016 | José Garcia Lopez

Le fabricant et distributeur de matériaux de construction teste depuis juin la version allégée de la fiche de paie auprès de 3 000 collaborateurs. La nouvelle mouture ne suscite guère de réactions de la part des intéressés.

Disparues la CSG et la CRDS, de même que l’AGFF… À Saint-Gobain, le « bulletin clarifié », allégé de ses lignes sibyllines, n’a provoqué nul émoi du côté des salariés ou de leurs représentants. Pas de commentaire, nul regret, zéro question depuis qu’une partie des collaborateurs du groupe a vu la nouvelle fiche remplacer leur feuille de paie à l’ancienne. « Un non-événement », résume, mi-étonné, mi-rassuré, Thierry Gallarotti, directeur général de Saint-Gobain services RH France.

Dans ce centre de services partagés (CSP) qui gère les paies des 20 000 collaborateurs de la branche industrielle du groupe, l’expérimentation du nouveau document se déroule sans anicroche depuis début 2016. De quoi prendre une longueur d’avance sur la généralisation obligatoire du bulletin clarifié prévue au 1er janvier 2017 pour toutes les entreprises de plus de 300 salariés, puis en 2018 pour toutes les autres.

Dès la parution du décret et de l’arrêté permettant aux entreprises de mener une phase pilote, en février 2016, Saint-Gobain a sauté sur l’occasion et initié le test auprès d’un panel de 3 000 personnes. Il faut dire aussi que le groupe avait participé dès 2015 aux travaux préparatoires de la mission Sciberras, dont les recommandations ont inspiré la clarification du bulletin de paie (lire Entreprise & Carrières n° 1251).

Trois mois de préparation

L’entreprise a ainsi proposé à son éditeur de paie, Cegedim SRH, de devancer l’appel. Un projet mené sans difficulté technique majeure, que le directeur se réjouit d’avoir anticipé : « En janvier prochain, le calendrier sera chargé : les démarrages de la phase obligatoire du bulletin clarifié et de la phase 3 de la DSN [déclaration sociale nominative, NDLR] vont se chevaucher. Par ailleurs, il est toujours intéressant de participer à des groupes de travail en tant qu’entreprise pilote. Cela donne la possibilité de traiter les aspects pratiques et techniques de la mise en œuvre d’un dispositif en amont du décret d’application. »

Le travail de préparation et de paramétrage avec les équipes de Cegedim SRH a duré trois mois, à partir de février, pour un lancement en juin dernier. « La démarche de clarification n’a modifié en rien les règles de calcul de la paie, mais a visé à agréger les lignes de cotisations salariales et patronales », souligne le patron du CSP. Seul l’affichage du corps du bulletin est modifié à travers de nouvelles rubriques, lesquelles regroupent des catégories de risques : santé, famille, chômage et vieillesse.

Reste que, dans certaines entreprises, le nouveau document peut changer les habitudes de travail dans les services de paie : « Ceux qui vérifient leur paie à partir des bulletins n’auront plus les mêmes repères du fait de la disparition de certaines lignes », prévient Thierry Gallarotti.

Chez Saint-Gobain, le bulletin clarifié ne change rien aux procédés des gestionnaires. Seuls les responsables RH ont bénéficié d’un accompagnement spécifique à travers un kit de communication qui leur permet d’évoquer le sujet avec les IRP et les salariés. Ces derniers ont reçu, les deux premiers mois, un double bulletin dans l’ancien et le nouveau format, le temps de les familiariser avec leur nouvelle fiche de salaire. Et de les rassurer en leur montrant que le net à payer ne changeait pas. À supposer qu’ils aient été inquiets à ce sujet…

Auteur

  • José Garcia Lopez