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Grande-Bretagne : Les caissières d’Asda remportent une victoire pour leur salaire

Sur le terrain | International | publié le : 08.11.2016 | Stéphanie Salti

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Grande-Bretagne : Les caissières d’Asda remportent une victoire pour leur salaire

Crédit photo Stéphanie Salti

Selon un tribunal du travail, les salariées du distributeur britannique employées en magasins peuvent comparer leur travail à celui de leurs collègues masculins mieux payés dans les entrepôts. Une décision qui pourrait être lourde de conséquences pour l’ensemble du secteur.

Le jugement a fait l’effet d’une bombe dans le monde de la distribution alimentaire britannique. En octobre, l’équivalent du conseil de prud’hommes (employment tribunal) de Manchester a estimé que les femmes, qui travaillent essentiellement à des postes de caissières ou au remplissage des rayons dans les supermarchés Asda, peuvent se comparer désormais à leurs homologues masculins travaillant dans les entrepôts du distributeur à des rémunérations plus élevées. Le cabinet d’avocats Leigh Day, qui défend les salariées d’Asda, soutient que les personnes travaillant dans ces centres de distribution, dont 90 % sont des hommes, peuvent percevoir jusqu’à 4 livres horaires de plus que les salariées en magasins.

L’affaire remonte à 2008. Cette année-là, quelque 300 salariés d’Asda portent l’affaire devant les tribunaux de Manchester et de Liverpool, à l’initiative d’avocats mandatés par le syndicat GMB. Trois ans plus tard, un accord est trouvé entre le supermarché et GMB ; le syndicat s’engage à ne pas déposer de plaintes devant les prud’hommes en échange de la constitution d’un groupe de travail d’une durée de quatre ans sur le thème de l’égalité salariale.

À son terme, des salariées insatisfaites passent le relai au cabinet Leigh Day qui fait valoir l’Equality Act 2010 (auparavant Equal Pay Act), une loi portant sur la parité salariale et établissant qu’hommes et femmes doivent percevoir la même rémunération pour le même travail. « Mi-octobre, le juge a décidé que le procès pouvait continuer mais n’a pas encore dévoilé le montant de la compensation financière, explique Michael Newman, l’un des avocats de Leigh Day en charge du dossier. Le tribunal doit évaluer si ces emplois sont de valeur égale (equal value), ce qui fera l’objet de la prochaine étape dans ce dossier. Si les plaintes sont entendues, les salariées qui ont porté plainte pourront obtenir une réparation pour les dommages passés et une augmentation salariale. Asda n’est pas contraint d’appliquer ces dispositions aux autres salariés. »

D’après les avocats, les salariées affectées aux magasins pourraient récupérer quelque 100 millions de livres : les demandes d’indemnisation en matière de parité salariale peuvent remonter jusqu’à six ans à compter des premières plaintes. Or, celles-ci ont été enregistrées en 2008. « La compensation sera de 1 à 3 livres par heure et par employé », poursuit Michael Newman dont le cabinet défend quelque 8 500 personnes sur les 130 000 salariés des magasins Asda.

En juin dernier, le distributeur avait déjà essayé d’empêcher le dépôt de ces dossiers auprès d’un tribunal du travail, au prétexte qu’elles devaient être entendues au sein de la haute cour de justice. Une cour d’appel avait statué contre le distributeur.

Différents types d’emplois

Asda ne décolère pas : « Nous continuons à contester fortement les plaintes portées à notre encontre, indique le distributeur. Nous pensons que les exigences liées à ces emplois sont très différentes et nous envisageons d’examiner la possibilité de faire appel (…). Les niveaux de rémunération en magasins diffèrent de ceux pratiqués dans les centres de distribution pour des raisons légitimes, notamment l’existence de différents types d’emplois », poursuit le distributeur. Au-delà d’Asda, le jugement pourrait avoir des répercussions importantes sur l’ensemble du secteur.

« Nous allons également porter devant les tribunaux une plainte pour discrimination sexuelle sur la façon dont le distributeur Sainsbury rémunère ses salariés en supermarchés et dans les entrepôts, souligne Michael Newman. Nous avons environ 500 plaignants. » Tesco, le numéro un des supermarchés britanniques, pourrait subir le même sort : certains salariés soutiennent que le changement de taux horaires pratiqués durant les week-ends, les jours fériés et les nuits a abouti à une diminution de leurs salaires.

Dans les médias

PEOPLE MANAGEMENT. Un emploi sur six dans la fonction publique pourrait être automatisé d’ici à 2030

Selon une étude menée par le cabinet Deloitte en collaboration avec l’université d’Oxford (The state of the State), quelque 861 000 postes administratifs outre-Manche pourraient être perdus en raison de l’automatisation du travail d’ici à 2030. Cela se traduirait par 17 milliards de livres d’économies pour le contribuable britannique et par la libération d’espaces de travail. 25 octobre 2016, People Management, presse professionnelle.

THE GUARDIAN. Les entreprises résistent au Brexit

Selon une étude publiée par la société Begbies Traynor, spécialisée dans les faillites, le nombre d’entreprises traversant de fortes difficultés financières a chuté de 6 % de fin juin à fin septembre. C’est dans le domaine de la construction que les entreprises ont démontré une résistance particulière, avec un déclin de 11 % de sociétés en difficulté comparé au trimestre précédent. 24 octobre 2016, The Guardian, quotidien national.

Auteur

  • Stéphanie Salti