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Édito

Savoir déconnecter

Édito | publié le : 08.11.2016 | Guillaume le Nagard

Il est des libertés qui aliènent. C’est bien cette ambivalence qui fait de l’usage des outils numériques un enjeu de plus en plus important en matière de santé au travail. Trois cadres sur quatre consultent leur ordinateur portable, smartphone ou tablette en dehors des horaires de bureau, indique une étude récente. Rien de plus simple, désormais, que de traiter le dossier marketing – ou budget prévisionnel – en avalant le gigot du dimanche. Simple, mais potentiellement délétère cet effacement des frontières entre la vie privée et la vie professionnelle, tellement il est propice à l’accroissement de la charge de travail.

Du coup, rien n’est si simple : les salariés interrogés aspirent tout à la fois à conserver les souplesses que leur permet cette habitude, et à bénéficier d’une régulation ou d’un mode d’emploi proposé par l’employeur.

Et celui-ci ne peut pas feindre d’ignorer ces pratiques. D’autant moins que la loi Travail a inscrit le droit à déconnexion au rang des négociations annuelles obligatoires – il doit être abordé avec l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail –, à dater du 1er janvier prochain. Sur ce sujet émergent, les employeurs ont donc un nouveau droit à construire afin de veiller au respect des temps de repos et des congés, mais sans contraindre exagérément les collaborateurs. Ainsi, la simple coupure des serveurs après les horaires ouvrés n’est pas une option pour beaucoup d’entre eux. Mais pour adapter finement leurs pratiques, il leur faudra analyser les usages internes et inventer des solutions avec les représentants des salariés, en osant mettre sur la table le dossier de l’organisation et de la charge de travail. Certains l’ont fait : exemples dans notre enquête.

Auteur

  • Guillaume le Nagard