Après les attentats de janvier 2015, les syndicats CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, UNSA, FSU et Solidaires ont publié un texte intitulé « Vivre ensemble, travailler ensemble ». La CFDT a donné ce nom à une collection de guides que nous publions. Le premier traitait du fait religieux en entreprise ; le deuxième, des travailleurs détachés ; le troisième, des sans-papiers. Celui sur les discriminations LGBT est le quatrième. Le prochain, qui paraîtra en février, abordera les violences faites aux femmes. Ces guide pratiques font le point sur la réglementation, exposent des cas pratiques, donnent des conseils et proposent une bibliographie. Nous ne prônons pas une morale mais poursuivons pour objectifs l’égalité et la lutte contre les discriminations.

Oui. Les sujets sociétaux sont au cœur des entreprises. Certes, historiquement, les syndicats défendent les salaires et les conditions de travail, mais doivent-ils pour autant fermer les yeux sur les discriminations ? L’égalité et l’émancipation font partie des valeurs de la CFDT. Depuis longtemps, avant même une résolution de notre congrès de 2014, la CFDT s’intéresse aux questions de société. Nous étions les premiers à participer à la marche des fiertés.

Par ailleurs, si certaines de ces questions relèvent en effet de la vie privée, il serait illusoire de penser qu’elles s’arrêtent à la porte de l’entreprise. Enfin, le fait de nous intéresser à des minorités ne nous fait pas pour autant oublier les autres salariés susceptibles d’être discriminés : les femmes, les seniors notamment. Les retraites sont ainsi un sujet central, dont j’ai d’ailleurs la charge à la CFDT.

L’hétérosexualité s’affiche librement au bureau ; a contrario, les personnes LGBT se voient assignées à l’invisibilité. Révéler son homosexualité est bien sûr un choix personnel, mais les personnes qui cachent leur préférence sexuelle tout au long de leur carrière sont en souffrance. Au travail, on doit pouvoir être tel que l’on est.