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L’enquête

Stmicroelectronics France : Mieux accompagner en interne et en externe

L’enquête | publié le : 18.10.2016 | N. L.

Le groupe de semi-conducteurs a embauché davantage de jeunes au terme de son accord intergénérationnel. Il a surtout systématisé le parcours d’accueil des moins de 26 ans, quel que soit leur statut, et renforcé l’accompagnement vers l’emploi, interne ou externe.

Pari globalement tenu pour STMicroelectronics (ST) au plan quantitatif sur le volet jeunes, trois ans après son accord « contrat de génération ». Fin 2015, le groupe avait réalisé 36 % de ses recrutements en CDI parmi les moins de 26 ans, contre un objectif affiché de 40 %. « C’est un bon résultat compte tenu de notre contexte économique sensible, estime François Suquet, DRH France, Tunisie et Maroc. D’autant plus que l’intégration en deux ans des 1 700 salariés de ST-Ericsson a mécaniquement réduit nos possibilités de recrutements » (cf. Entreprise & Carrières n° 1190).

Au plan qualitatif, le groupe de semi-conducteurs a systématisé une journée d’intégration pour ses jeunes recrues de moins de 26 ans, en CDI, CDD, alternance, volontariat international en entreprise (VIE), Cifre* ou stage conventionné (plus de deux mois). « À leur arrivée sur un site, les jeunes découvrent les différents bâtiments, les métiers, le fonctionnement de l’entreprise, détaille Claude Boumendil, directeur RH-RSE. On leur remet un livret d’accueil et on leur présente leur équipe et leur chef de service. » Avant l’accord, ce dispositif « concernait surtout la fabrication, il est désormais étendu aux services accueillant les jeunes ingénieurs, se réjouit Jean-Marc Sovignet, délégué syndical central CFE-CGC. De plus, la visite ne se limite plus au service d’affectation des jeunes, en vase clos. Ce qu’ils apprécient et ce qui est valorisant pour tous les salariés ».

Connaître l’entreprise

Deuxième nouveauté pour tout jeune embauché en CDI, la désignation d’un tuteur (aucune référence à l’âge n’est mentionnée dans l’accord). Son rôle n’est pas d’assurer la formation professionnelle du jeune, « mais de l’aider à mieux connaître le fonctionnement de l’entreprise, son environnement de travail, ses collègues et les différents services auxquels il peut avoir accès », selon l’accord. « Nous demandons aussi aux jeunes en CDI leur rapport d’étonnement, au cours d’une évaluation croisée qui se déroule avant la fin de leur période d’essai, ajoute Claude Boumendil. Un bilan qui permet de vérifier la bonne intégration du jeune et d’identifier d’éventuels besoins complémentaires en formation. » Les apprentis et stagiaires bénéficiaient déjà de tuteurs et de maîtres de stage, ainsi que de parrains pour les aspects culturels. Mais l’accompagnement a été renforcé pour les publics les plus éloignés de l’emploi. Des dispositifs qui ont plutôt bien fonctionné, selon les syndicats.

Pour recruter davantage au sein de son vivier d’alternants, ST a par ailleurs modifié ses process. Au mois de mai, quelques semaines avant la fin de leur mission, le service RH dédié à l’intégration adresse aux jeunes concernés la liste des postes à pourvoir correspondant à leur profil sur l’ensemble des sites. « Auparavant, seules les offres d’emploi du site d’accueil étaient communiquées, souligne François Suquet. La coordination au sein de la fonction RH ainsi que la meilleure présélection des offres ont permis d’augmenter le taux de conversion des contrats d’alternance en CDI. » Ainsi, 22 % des recrutements ont été effectués parmi les alternants, soit 2 points de plus que l’objectif initial. Le groupe compte désormais 4,5 % d’alternants, contre 4 % il y a trois ans, avec près de 400 contrats d’apprentissage et de professionnalisation, auxquels s’ajoutent 20 VIE et 70 thésards en convention Cifre.

Pour les jeunes qui ne peuvent être embauchés, de loin les plus nombreux, ST organise une mise en réseau avec des PME, qui prend la forme d’un forum « Connect PME », sur les sites de Crolles, Grenoble et Rousset (lire Entreprise & Carrières n° 1303). « Une très bonne initiative pour laquelle nous demandons une évaluation auprès des PME participantes afin de l’ajuster éventuellement, commente Éric Potard, délégué syndical central CFDT. Mais cela ne compense pas le très faible taux d’embauche en CDI des alternants, situé autour de 3 %. »

Tenir compte des attentes

En vue de la renégociation imminente de l’accord « contrat de génération », qui vient à échéance fin décembre, le DRH espère augmenter les recrutements des moins de 26 ans. Il souhaite pouvoir mieux tenir compte des attentes des jeunes et développer parallèlement les compétences des managers sur les aspects de digitalisation. La CFE-CGC et la CFDT veulent, elles, favoriser les mesures d’accompagnement des fins de carrière, ce qui permettrait aussi de rajeunir la pyramide des âges et d’accroître sensiblement le volume d’embauches de jeunes.

* Conventions industrielles de formation par la recherche.

Repères

Activité

Production et vente de semi-conducteurs.

Effectif

10 900 salariés.

Chiffre d’affaires monde (2015)

6,2 milliards d’euros.

Auteur

  • N. L.