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Henri Sendros-Mila président de la chambre professionnelle de la médiation et de la négociation

La semaine | L’interview | publié le : 18.10.2016 | Véronique Vigne-Lepage

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Henri Sendros-Mila président de la chambre professionnelle de la médiation et de la négociation

Crédit photo Véronique Vigne-Lepage

« Le dialogue social a été ébranlé par trop d’autorité et de formalisme »

Les 20 et 21 octobre prochains, à Lyon, vous organisez le symposium annuel de votre syndicat professionnel sur le thème du dialogue social. Pour quelle raison ?

Nous organisons ce symposium dans le cadre de la « Décennie du droit à la médiation », que nous avons lancée en 2015. Nous voulons qu’il soit possible à tous d’y avoir recours dans tous les domaines, notamment celui du travail. Nous avions choisi le thème du dialogue social depuis longtemps, mais différents événements récents – notamment l’adoption de la loi Travail –, nous ont confirmé son intérêt. Le dialogue social a été ébranlé, depuis quelques années, par trop d’autorité et de formalisme. En mettant en avant son organisation juridique – instances, agenda, procédures… –, on a oublié le fond et on a perdu en qualité relationnelle.

Comment revoir le dialogue social en ce sens ?

Au cours de notre symposium, nous allons définir les nouveaux fondamentaux du dialogue social. Le premier concerne la gouvernance de l’entreprise, dans laquelle les différentes parties doivent désormais être impliquées. Les médiateurs peuvent aider à cette évolution. Second point, des demandes de plus en plus fréquentes d’accompagnement des changements nous sont faites. Plus que par le passé, les équipes doivent régulièrement se repositionner et cela ne peut se faire qu’en développant leur capacité à échanger les points de vue, à construire une vision partagée, etc. Le troisième point est la qualité relationnelle. Il faut sortir d’une culture fondée sur l’antagonisme. L’apport de la médiation est la reconnaissance de la légitimité des points de vue. L’éducation sur ce sujet n’est pas suffisamment développée pour que la qualité relationnelle soit considérée comme indispensable et à protéger.

La médiation se développe-t-elle cependant ?

D’après les retours de nos adhérents, une cinquantaine d’entreprises ou d’institutions ont instauré un dispositif interne, avec des modalités diverses, et environ un millier ont eu recours à la médiation professionnelle.

C’est le fruit du travail de notre organisation qui défend l’idée que la médiation est une discipline à part entière, qui ne relève donc pas du bénévolat, ainsi qu’une activité légitime à promouvoir, au lieu d’attendre que les personnes y viennent. Le temps n’est pas loin où, dans le cadre de la prévention de la souffrance au travail, le législateur avancera vers la médiation obligatoire pour la résolution des conflits internes à l’entreprise. C’est en tout cas ce que nous essayons de promouvoir.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage