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Pays-Bas : Comment Calco lutte contre l’absentéisme des intérimaires

Sur le terrain | International | publié le : 11.10.2016 | Didier Burg

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Pays-Bas : Comment Calco lutte contre l’absentéisme des intérimaires

Crédit photo Didier Burg

Maniant la carotte et le bâton, Calco, société d’intérim spécialisée dans le secteur des technologies de l’information, a mis en place une politique volontariste de lutte contre l’absentéisme.

Mêlant prévention des risques et incitation à travailler, Calco a, depuis des années, érigé l’absence des intérimaires en fléau absolu pour l’entreprise.

« Quand l’un d’entre eux ne se présente pas dans l’entreprise où il est missionné, Calco n’encaisse pas un centime ce jour-là », rappelle Barry Oosterbaan, responsable administratif de la société d’intérim. Généralisée à tous les échelons de l’entreprise, cette politique anti-absence s’applique aux salariés du siège, aux personnels détachés et au contingent de quelque 120 stagiaires en formation. Une des règles veut notamment que le collaborateur signifie son absence par un contact téléphonique personnel avec son supérieur hiérarchique, et non via une secrétaire ou par l’envoi d’un courriel ou d’un SMS.

Mais surtout, tous les intérimaires ont souscrit à une mesure hors du commun s’apparentant à un système de “bonus-malus” pour percevoir leur 13e mois. La règle est simple. Le 13e mois n’est versé intégralement qu’aux salariés qui ne se sont pas du tout absentés durant l’année. Pour les autres, un barème prévoit une diminution progressive du montant versé en fonction des jours d’absence.

Au-delà de 18 jours, le 13e mois passe à la trappe, sauf situations exceptionnelles justifiant son maintien.

Du coup, l’employé de Calco va réfléchir à deux fois avant de s’absenter. « Le salarié qui ne peut pas venir au travail, quelle qu’en soit la raison, peut toujours prendre un jour de congé afin de ne pas entamer son 13e mois », estime Niamh Akkermans, directrice des ressources humaines de Calco.

Taux anormalement élevé

Cette phobie du salarié “malade imaginaire” remonte aux années 2007-2008, lorsque le taux d’absentéisme chez Calco se révèle deux fois plus élevé (6,5 %) que la moyenne du secteur (3,3 %). À l’époque, chaque employé s’absentait en moyenne deux fois par an pour maladie. « Sachant que la moyenne d’âge au sein de l’entreprise était de 28 ans, ce qui est toujours le cas aujourd’hui, cette situation ne tenait pas debout », se souvient Barry Oosterbaan.

Désormais, le taux d’absentéisme de Calco ne dépasse pas 1 %, avec un record de 0,8 % sur la première partie de l’année. La politique de lutte contre l’absentéisme a connu un élan décisif en 2013 avec l’intervention du cabinet de conseil Stress Bureau, qui a formé les cadres destinés à repérer les symptômes du stress. « Cette prise de conscience doit amener le cadre à discuter avec le salarié dès le repérage d’un comportement inhabituel », explique la direction. Et l’entreprise s’engage à apporter son soutien au salarié. « Un aménagement des horaires pour se rendre à des consultations médicales est possible », indique la DRH.

Plusieurs raisons concrètes ont amené Calco à mettre en place cette politique qui manie la carotte et le bâton. Outre la perte pour la société que représente l’absence d’un salarié détaché, Calco entend contenir le coût du contrat d’assurance couvrant le paiement d’indemnités maladie. « Après avoir atteint 80 000 euros par an à la fin des années 2000, le montant de la prime annuelle ne dépasse plus 8 000 euros aujourd’hui », calcule le responsable administratif.

Un brin paternaliste, la PME néerlandaise estime par ailleurs que sa panoplie de mesures contre l’absentéisme a des valeurs éducatives pour les stagiaires qu’elle forme aux technologies de l’information.

Pour le moins spécifique, l’ensemble de ces mesures s’explique par le fait que les médecins néerlandais ne délivrent pas d’arrêt de travail. Un lien de confiance absolue entre le salarié et son employeur prévaut en cas d’absence pour maladie. En cas de doute ou de maladie de longue durée, l’employeur doit s’adresser à la médecine du travail, qui prend contact avec les médecins du salarié pour en savoir plus.

Dans les médias

DE TELEGRAAF. Surcharge de travail

Les entrepreneurs néerlandais consacrent en moyenne 54,5 heures par semaine à leur activité professionnelle, sachant que, pour 38 % d’entre eux, les horaires de travail se prolongent pendant les week-ends, selon une étude de l’entreprise de travail temporaire Teamleader. La majorité de ces chefs d’entreprise (52 %) ont le sentiment que leur vie est organisée autour de leur travail. De fait, 38 % estiment que leur surcharge de travail est à l’origine de tensions dans leur vie privée. Un sur cinq reconnaît même que ses occupations professionnelles l’ont empêché d’assister à un événement aussi important qu’un mariage ou un enterrement. 27 septembre, De Telegraaf, quotidien.

DE VOLKSKRANT. Emploi des seniors en hausse

La reprise économique aidant, le nombre de postes occupés par les travailleurs néerlandais âgés de plus de 45 ans a été multiplié par plus de cinq sur les six premiers mois de l’année par rapport à la même période de 2015. Cette hausse est la plus forte enregistrée sur les dix dernières années, a indiqué le Bureau central des statistiques CBS dans un rapport conjoncturel. Le secteur du bâtiment s’avère le premier employeur de cette tranche d’âge, devant le secteur des transports. 29 septembre, De Volkskrant, quotidien.

Auteur

  • Didier Burg