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Sur le terrain

Certification : VAE collective rodée chez Pierre Fabre

Sur le terrain | publié le : 04.10.2016 | Solange de Fréminville

L’entreprise pharmaceutique s’appuie sur des évaluateurs agréés par la branche et sur ses managers chargés du tutorat, pour conduire des VAE collectives dans ses sites industriels. Le taux de réussite aux CQP production ou conditionnement est quasiment de 100 %.

« Il est essentiel de bien accompagner les candidats à la validation des acquis de l’expérience (VAE) », souligne Sylvie Rossignol, responsable formation R & D et industrie-logistique de Pierre Fabre. Depuis 2002, ce leader de l’industrie cosmétique a engagé plus de 120 salariés dans des VAE collectives, par petits groupes. Ce sont en grande majorité des opérateurs sur des lignes de fabrication de médicaments ou de cosmétiques, et de conditionnement, principalement dans l’usine de Gien (Loiret) et dans celle de Soual (Tarn), qui emploient chacune 460 à 500 salariés.

Une aventure

Les candidats à la VAE ont préparé des certificats de qualification professionnelle (CQP) proposés par la branche dans leur spécialité. L’action la plus récente – et toujours en cours – concerne 12 conducteurs de conditionnement de l’usine de Soual, qui préparent un CQP de pilote de conditionnement, lequel exige de savoir animer une équipe en plus d’avoir des connaissances techniques.

« Pour ceux qui ont bien voulu se lancer dans l’aventure, l’exercice n’est pas facile. Il faut dire ce que l’on sait faire et le traduire en compétences », observe Sylvie Rossignol. S’y ajoutent deux difficultés : la rédaction d’un dossier, alors qu’ils ont peu l’habitude de l’écrit ; et la conception et la mise en œuvre d’une « action de progrès », exigée pour obtenir les CQP. « Il faut identifier une amélioration possible et conduire cette action jusqu’à son terme », précise Sylvie Rossignol. Sur une durée d’un an à un an et demi, cela demande un fort engagement du salarié. « Il doit se remettre en cause, confronter la réalité de ses pratiques à ce qui est exigé pour obtenir une certification », analyse Gilles Vaillant, directeur de la formation.

C’est pourquoi un double accompagnement, aménagé sur le temps de travail, a été jugé nécessaire. Un premier accompagnement est prodigué par les évaluateurs agréés par la CPNEIS (commission paritaire nationale des industries de santé) et employés en interne : ils font passer l’entretien d’évaluation pour identifier les compétences acquises et celles qui manquent au regard du référentiel du CQP, et l’entretien final destiné à s’assurer que le candidat est prêt pour l’examen. Au cours de l’année, ils suivent le montage et la rédaction du dossier de VAE.

Tutorat

Un deuxième soutien est apporté par le manager qui encadre les opérateurs et doit assumer des fonctions de tuteur durant le temps de la VAE collective. « On insiste pour que les managers soient très présents, notamment pour aider les opérateurs dans la conception et la réalisation d’une action de progrès », indique Sylvie Rossignol.

Par ailleurs, les candidats suivent des formations, financées via le plan de formation de l’entreprise, pour acquérir les possibles compétences manquantes. Les 12 conducteurs de conditionnement engagés dans la VAE collective en cours sont par exemple formés à l’animation d’équipe.

Résultat : le taux de réussite aux examens frôle les 100 %. La motivation des candidats est fondamentale, car il n’y a pas de progression de salaire ou de promesse d’évolution de carrière automatique à la clé. L’objectif est avant tout de reconnaître une expérience professionnelle, des savoir-faire, et de professionnaliser les opérateurs. « L’enjeu est de développer ou de maintenir l’employabilité de nos collaborateurs », affirme Sonia Saint-Martin, chargée de la communication RH et des partenariats.

Le coût des VAE collectives, qui n’est pas évalué précisément, est pris en charge en interne par l’entreprise. Il est prévu de les étendre à un autre CQP : la conduite d’opération logistique. Des visiteurs médicaux, au nombre de 22, en ont également bénéficié il y a près de trois ans environ pour l’acquisition du niveau bac + 3 qu’une nouvelle réglementation a rendue obligatoire.

Auteur

  • Solange de Fréminville