logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Grande-Bretagne : Brexit : wait and see anxieux dans les entreprises

Sur le terrain | International | publié le : 27.09.2016 | Stéphanie Salti

Image

Grande-Bretagne : Brexit : wait and see anxieux dans les entreprises

Crédit photo Stéphanie Salti

Deux mois et demi après le référendum, les entreprises britanniques continuent à évaluer l’impact du Brexit sur leurs activités. Les RH ont pour mission de rassurer.

L’hécatombe annoncée ne s’est pas matérialisée. Ceux qui prédisaient des vagues de licenciements massifs suite à un écroulement de l’économie britannique post-Brexit en sont pour leurs frais : en juillet, le taux de chômage est resté stable outre-Manche, à 4,9 %, soit au plus bas depuis septembre 2005. Le soulagement serait toutefois de courte durée : les économistes anticipent une hausse du taux de chômage à compter du dernier trimestre de cette année, avec une probabilité qu’il atteigne 6 % d’ici au dernier trimestre 2017. Les entreprises s’inquiètent : « À mesure que nous parlons aux DRH, nous constatons à quel point ils sont confrontés à la nécessité de rassurer, de conseiller et de soutenir leur organisation », explique Peter Cheese, directeur général du CIPD, l’association professionnelle de la fonction. Parallèlement, certains travaillent sur les conséquences des premières réactions au Brexit : ralentissement du recrutement, des investissements et une possible relocalisation.

Car, pour la majorité des entreprises, le Brexit est une mauvaise nouvelle. Selon un sondage publié par Willis Towers Watson début septembre, deux tiers des employeurs estiment que leur activité au Royaume-Uni sera très sérieusement affectée par le Brexit : 50 % le considèrent comme une menace, tandis qu’ils ne sont que 15 % à le considérer comme une opportunité. Une majorité (56 %) attendra avant d’agir, tandis que seuls 26 % ont décidé de passer à l’action. « Les entreprises sont conscientes de l’importance de l’impact et de la menace, mais seule une poignée agit, précise Martin Emmerich, directeur de la division talents et récompenses au sein de Willis Towers Watson. L’un des objectifs majeurs sera d’identifier les étapes immédiates et de passer à une action ciblée. » Principales actions mises en œuvre ou envisagées : un renforcement de la planification des effectifs et la surveillance des fonds de pension d’entreprise, qui pourraient être mis à rude épreuve par le Brexit.

Le secteur de la finance impacté

Le secteur de la finance semble s’être tout particulièrement mobilisé sur la question des conséquences de la séparation, selon l’étude. Secteur clé de l’économie outre-Manche, avec une contribution à hauteur de près de 12 % du PIB national, la finance aurait ainsi beaucoup à perdre de la disparition du passeport européen, condition d’accès au marché unique : ce sésame permet en effet à toute entreprise régulée par la FCA, le gendarme financier britannique, de vendre librement ses services et produits dans le reste de l’Union européenne. Les transferts d’activités à Francfort, Paris, mais aussi Zurich, Cracovie, Varsovie, Porto ou Lisbonne font actuellement partie des scénarios envisagés par les banques.

Engagées dans des plans de réorganisation parfois d’envergure, les entreprises, tous secteurs confondus, attendent néanmoins le début des négociations qu’entamera le gouvernement de Theresa May après l’invocation de l’article 50, prévu désormais pour le début 2017. Les attentes sont fortes sur la question de la libre circulation des travailleurs, et tout particulièrement des salariés en provenance de l’un des pays de l’Union européenne. Du côté gouvernemental, les indications restent maigres : la Première ministre a reculé sur la possibilité d’introduire un système d’immigration à points, sur le modèle australien. De son côté, le chancelier de l’Échiquier Philip Hammond a indiqué que les talents et le personnel à haut niveau de compétences ne seraient pas concernés par les freins à l’immigration que pourrait mettre en place le pays dans un environnement post-Brexit. En face, l’Union européenne reste ferme : l’accès au marché unique du Royaume-Uni sera conditionné à l’application du principe de libre circulation des personnes.

Devant le statu quo actuel, les salariés semblent plus résolus : selon une étude publiée début septembre par la chambre de commerce britannique, 5 % des 800 entreprises sondées ont enregistré des démissions de la part de leurs salariés européens non britanniques durant le mois qui a suivi le Brexit. Une entreprise sur dix a également indiqué que ses salariés européens avaient déclaré envisager de quitter le Royaume-Uni.

Dans les médias

THE GUARDIAN. Un fonds de pension victime du Brexit

À l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, la chaîne de grands magasins John Lewis a indiqué que le Brexit avait eu un impact immédiat sur le creusement du déficit de son fonds de pension, qui a bondi de 512 millions de livres à 1,44 milliards de livres au premier semestre. En revanche, le Brexit n’aurait eu pour le moment aucune conséquence négative sur les ventes. 15 septembre. The Guardian, quotidien national.

PEOPLE MANAGEMENT. La gouvernance en question

À la suite des scandales entourant le distributeur Sports Direct et le grand magasin BHS, les députés ont décidé de lancer une enquête destinée à décortiquer le comportement des dirigeants d’entreprise. Ils travailleront notamment sur les devoirs des dirigeants, les enveloppes de rémunération et la diversité au sein des conseils d’administration. 16 septembre 2016. People Management, presse professionnelle.

Auteur

  • Stéphanie Salti