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Transformer sa colère en créativité

La chronique | publié le : 27.09.2016 |

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Transformer sa colère en créativité

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

Nos journées de travail

sont facilement truffées de tensions et d’énervements. Un collègue en retard dans ses délais crée un engorgement en bout de chaîne ? Toute l’équipe est à cran. Un autre nous ignore dans une réunion ? La tension est palpable. Un troisième se fait valoir en tirant la couverture à lui ? Pathétique… mais vraiment énervant quand on apprend qu’il va être promu. Rares sont les jours où nos émotions ne sont pas mises à l’épreuve.

Chacun réagit selon son caractère.

Il y a ceux qui s’en moquent. N’arrivant pas à résoudre la tension qui leur occupe l’esprit, progressivement, ils se désengagent. D’autres ruminent jusqu’à ce que leur énervement éclate : colère soudaine, paroles blessantes, e-mail un peu trop direct… sous une forme ou une autre, la tension intérieure est évacuée, mais rien de tout cela n’est constructif. Explorons une troisième voie : utiliser l’énergie de la colère pour réaliser quelque chose de positif. En somme, transformer son agacement en créativité.

Cette pratique

demande un peu d’entraînement, c’est sûr. Mais elle permet de ne pas se laisser intoxiquer par ses émotions. La colère est une pulsion saine, puissante. Elle traduit la rébellion de la personne devant une situation qui ne lui convient pas. Mais il faut l’apprivoiser, sinon, elle risque de posséder celui qui l’héberge un peu trop longtemps : agressivité, désir de vengeance, sentiment de victime, amertume, les variations de l’enfer intérieur sont légion.

La première étape

est de reconnaître sa colère et de s’autoriser à en ressentir la force. Oui, je sais, ce n’est pas toujours rassurant de réaliser que l’on a envie de sauter à la gorge de quelqu’un, de hurler qu’une situation est injuste et inacceptable, ou de taper sur la table pour se faire respecter. Mais c’est une phase nécessaire. Sinon, on ne peut rien transformer. Dites-vous que, plus une colère est intense, plus la création qui l’utilisera comme carburant sera puissante.

Si la situation le permet,

la deuxième étape est de parler directement à la personne, d’exprimer ce qui est difficile pour soi, comme on apprend à le faire en “communication non violente” : d’abord les faits, ensuite son ressenti, puis son besoin dans cette situation et, enfin, sa demande (sans exiger) afin que les choses s’améliorent. C’est l’approche la plus puissante et la plus efficace. Mais si cette option n’est pas facilement disponible, alors il faut transformer sa colère autrement.

En fait, il faut changer le terrain de jeu.

On se pose la question : « Si je n’avais pas cette colère qui me mine l’esprit et l’énergie, qu’aimerais-je réaliser ? ». Effectivement, cet énervement prend la place de quoi ? Une telle réflexion permet d’identifier des activités ou des projets en partie délaissés et autrement plus positifs pour soi.

La dernière phase

est de faire basculer son énergie à 180°, sans essayer de la calmer ni d’en réduire l’intensité, afin de l’investir totalement dans la réalisation de l’activité choisie. On pivote, en quelque sorte. On lâche sa colère, on ne laisse derrière soi aucune poche d’énergie, aucune pensée négative qui puisse venir alimenter le problème. On tourne une page et on crée.