DEPUIS PLUS DE VINGT ANS, la compétence paraît la notion clé de la performance au travail. Pourtant, en comparant l’importance qu’a prise cette sorte de quête du Graal de la compétence par les services RH et les managers et le contenu de la notion, d’une grande banalité conceptuelle le plus souvent, se pose la question de la pertinence du concept. Par ailleurs, celui-ci, devenu passe-partout, semble pris dans une contradiction irréconciliable entre une abstraction référentielle déshumanisée et un ancrage personnel avoisinant quelquefois l’injonction à la mobilisation. À partir de la distinction introduite par Yves Schwartz entre travail réel et travail prescrit, l’auteur, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Strasbourg, recueille dans une première partie de son ouvrage les usages du terme compétence dans les situations de communication où il est opérant. Dans une seconde partie, il cherche à élucider pourquoi les acteurs comprennent la compétence de telle manière. La troisième partie consiste enfin à synthétiser les outils et les modèles élaborés dans le cadre de l’activité d’insertion professionnelle propre à l’auteur. Objectifs : mettre en évidence le point de vue de l’acteur sur la règle et élaborer des dispositifs pour que la compétence soit étudiée, et également gérer en tenant compte à la fois de la norme et du point de vue des sujets sur la norme.