LA MOBILITE INTERNATIONALE des cadres de haut niveau est inscrite comme un dogme dans la gestion des ressources humaines des entreprises multinationales. Cependant, les cadres de haut niveau tendent à pratiquer un “exit” partiel. S’ils partent, c’est souvent pour mieux revenir. Néanmoins, le fait d’avoir connu ce type de mobilité tend à faire d’eux des citoyens du monde : ils encourageront les études internationales de leurs enfants, placeront éventuellement leurs capitaux à l’étranger, voire se feront domicilier ailleurs pour échapper partiellement au fisc. Dans tous les cas, la mobilité internationale accroît le fossé avec ceux qui ne bougent pas et fait apparaître un nouveau type de citoyenneté européenne ou mondiale avec sa logique politique, économique et culturelle qui contribue à créer des affinités de castes plutôt que de territoires. Pour mieux comprendre les nouvelles formes de socialisation propres à ces cadres concernés par la mobilité internationale, les auteurs les mettent en perspective avec la notion d’enracinement, qui a servi de socle identitaire aux peuples depuis des siècles. À n’en pas douter, ceux qui vivent la mobilité deviennent les hérauts de la mondialisation. Les auteurs, italiens, français et espagnols, étudient la sociologie et les valeurs de ces déracinés.