IL PEUT Y AVOIR UN VRAI PLAISIR à recevoir une leçon, surtout lorsque celle-ci est magistrale et contribue en des temps troublés à mettre ses idées en ordre. Le débat imaginé par l’auteur entre deux économistes, l’un néolibéral et l’autre keynésien, a tout de la logique d’école au sens propre et figuré : il oppose deux écoles de pensée dans le cadre d’une scénographie minimale et défend avec application une thèse puis une antithèse. Les limites étant celles de l’exercice, puisqu’en matière d’économie, monnaie, emploi, chômage…, simplifier les oppositions tend à fermer la réflexion. Cependant, si exercice au sens scolaire du terme il y a, l’intelligence de l’auteur est d’avoir compris la nécessité de remettre en rapport ces notions profuses dans les sphères politiques et médiatiques afin de souligner le lien intime existant entre elles. Le débat, ce faisant, éclaire a giorno les enjeux économiques, politiques et sociaux actuels : la politique de l’offre et son lien avec les questions d’emploi, de budget, de luttes syndicales… Tous sujets d’une brûlante actualité. La théorie keynésienne, qui reprend de la vigueur en ces temps de contestation du néolibéralisme, en sort à son avantage sans pourtant que soit vraiment élucidés les écueils sur lesquels elle s’est brisée lors de la politique de relance par la demande, au début des années Mitterrand. Dommage !