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La semaine

Flexisécurité : Accord social : PSA passe la seconde

La semaine | publié le : 19.07.2016 | Mathieu Noyer

Cinq syndicats sur six ont signé le nouvel accord de compétitivité du constructeur.

Un cran de plus dans la flexisécurité. Ainsi peut se lire l’accord social appelé NEC (Nouvel élan pour la croissance) conclu le 8 juillet chez PSA, trois ans après le “NCS” (Nouveau contrat social). « Le NCS était là pour protéger les salariés dans une passe très difficile. Tout en gardant ce rôle protecteur, son successeur porte la marque du Pdg Carlos Tavares : stimuler, voire bousculer les troupes pour augmenter la productivité d’une boîte redressée », confirme Laurent Gautherat, responsable CFE-CGC de l’usine de Mulhouse, signataire avec quatre autres organisations syndicales (CFDT, CFTC, FO et SIA-GSEA) représentant 80 % des salariés. La CGT fait exception.

Modulation du temps de travail.

L’esprit du NEC s’illustre surtout dans la modulation du temps de travail. D’un système de plus ou moins 5 jours, on passe à un + 8/-12. Jusqu’à huit jours de plus travaillés par an, le salarié se contente d’une majoration de 25 %, ce n’est qu’au-delà qu’il est payé en heures supplémentaires ou qu’il alimente un compte épargne-temps, selon son choix. À l’inverse, en cas de baisse d’activité, il bénéficie de 12 jours non travaillés intégralement payés, avant de basculer éventuellement dans le régime du chômage partiel. La direction voulait au départ un régime +15/-15.

Une autre flexibilisation concerne le travail de nuit, qui s’organisera désormais autour de permanents volontaires pour une durée de référence de 28 h 30 par semaine, révisable à la baisse ou à la hausse selon les besoins.

Le NEC reprend dans ses principes les dispositifs du premier accord sur les emplois jeunes (2 000 par an au titre du contrat de génération) et la mobilité interne et externe. Il ne gèle plus les augmentations générales de salaire et pose le principe d’un bonus de 1 % par rapport à l’inflation, sous réserve de l’atteinte d’objectifs de performance économique. Il ne promet plus explicitement le maintien de tous les sites français, mais les signataires s’estiment rassurés par l’engagement d’une production tricolore à son niveau actuel d’un million de véhicules par an.

Arraché de haute lutte après des années de disette, les 1 000 embauches en CDI sur les trois ans de l’accord ont convaincu les quatre organisations syndicales, dont la CFDT, qui n’avait pas signé le NCS.

Auteur

  • Mathieu Noyer