COMMENT NE PAS ETRE d’accord avec l’auteur, quand il soutient que le chômage est une calamité ? Ce constat peu original étant fait, on admet qu’il faille mener une guerre totale en riposte à la guerre du chômage aux effets dévastateurs. Cependant, là où les bonnes intentions de celui qui fut directeur de plusieurs grands groupes industriels et créateur d’une banque d’affaires en Israël commencent à inquiéter, c’est quand il développe son analyse à partir du postulat selon lequel le chômage résulterait « uniquement d’un déséquilibre entre la population active et la vigueur économique ». Les termes sont flous comme dans le raccourci du titre de cet ouvrage, car en effet, de quel déséquilibre peut-il être question quand on met côte à côte un nombre (une quantité donc) et un concept vitaliste (vigueur) ? À supposé que le sens saute aux yeux, on a envie de demander à l’auteur pourquoi il oublie que l’économie se structure à partir d’une gestion de la rareté, soit l’insuffisance des ressources par rapport à la totalité des besoins physiologiques et sociaux, même artificiellement créés. Comment peut-il aussi “zapper” l’idée marxienne puissante, selon laquelle les chômeurs sont « l’armée de réserve du capitalisme » ? L’auteur propose quelques idées intéressantes concernant l’organisation de l’Europe et de la finance, mais à partir d’une analyse stratégique si peu rigoureuse qu’elle déconcerte. Quant à faire la guerre, même au chômage, mieux vaudrait savoir quels sont exactement les enjeux !