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Sur le terrain

Accord : Le BHV Marais Rivoli adopte le travail dominical

Sur le terrain | publié le : 28.06.2016 | Valérie Grasset-Morel

Le 3 juillet, les portes du BHV Marais Rivoli ouvriront pour la première fois le dimanche, en application d’un accord signé pour trois ans avec deux syndicats ; 65 % des salariés se sont déclarés volontaires.

Le BHV Marais Rivoli (qui fait partie du groupe Galeries Lafayette) inaugure son ouverture dominicale le 3 juillet, en application de l’accord d’établissement du 22 avril signé par SUD-Solidaires et la CFE-CGC. Situé dans une des zones touristique internationales (ZTI) définies par la loi Macron, c’est le premier grand magasin parisien à avoir conclu sa négociation sur le sujet. Ceci malgré le rejet par référendum (à une courte majorité) d’un premier texte en novembre 2015.

Cette fois, il semblerait que les salariés adhèrent au dispositif. D’après François Le Menuet (SUD-Solidaires BHV), qui était présent le 30 mai à la première réunion de l’observatoire du travail dominical créé par l’accord, « 65 % des salariés du BHV se sont portés volontaires et souhaitent en général travailler dix dimanches en moyenne ».

Cet observatoire, doté d’un budget expertise (10 000 euros la première année et 5 000 les années suivantes), se réunira tous les mois avec pour mission de veiller au respect du volontariat et à l’atteinte des objectifs en termes d’emploi. Malgré son rejet de l’accord, la CGT y siège. « Pas question de jouer la politique de la chaise vide », déclare Florine Biais, DS CGT, qui revendique le rôle de vigie. « Direction et syndicats ont tenu à rappeler que le dimanche demeurait un jour de repos », précise Fathallah Charef, le DRH.

Le travail dominical ne concerne que des volontaires (avec la possibilité de se rétracter), et il est plafonné à 15 dimanches travaillés par an par salarié (à l’exception de ceux recrutés pour travailler en fin de semaine).

Des majorations de salaires sont accordées en contrepartie (100 % du premier au 15e dimanche et 50 % au-delà du 15e), ainsi qu’un repos de remplacement payé. Ces compensations et la planification annuelle du volontariat dominical ont convaincu SUD-Solidaires. Le fait que ce soit la DRH et non le manager qui recueille les souhaits des salariés à l’aide d’un formulaire papier « devrait garantir le volontariat », affirme François Le Menuet. La direction s’engage aussi à financer un Cesu de 55 euros brut par dimanche travaillé pour les frais de garde d’enfants. Les coûts de transport seront remboursés et le covoiturage organisé par le BHV.

Garantie d’emploi

Par ailleurs, l’ouverture dominicale du BHV Marais est assortie d’engagements en matière d’emploi. Tout en garantissant la pérennité des postes actuels et le maintien des magasins de Parly II et de Lyon, au moins 150 emplois nets devraient être créés en plus des promotions internes à des postes de managers.

Adecco a été chargé de recruter avant la mi-juin trois catégories de salariés, qui seront affectés à l’équipe de fin de semaine (du vendredi au lundi, dont le dimanche). « 50 % sont affectés à la direction des ventes (dix managers de vente sont déjà en poste), 20 % à l’accueil et aux caisses, 10 % à la relation clients, le reste travaille à la logistique et au merchandising », précise le DRH. Une partie des recrues sont des alternants et des étudiants. L’enseigne souhaite réserver 6 % des embauches à des handicapés et 2 % à des seniors. Des publics en difficulté seront intégrés, via notamment la mission locale de Paris et Emmaüs.

Les salariés recrutés pour travailler en fin de semaine, dont le dimanche, bénéficient d’un crédit temps de formation alimenté à hauteur de 3 % du temps de travail dominical pour pouvoir suivre une formation rémunérée. Par ailleurs, ils ont droit à une journée et demie d’intégration dans les trente jours précédant la prise de poste, à un accompagnement par un référent volontaire et à une visite médicale renforcée. L’accord, entré en vigueur au 1er juillet, est établi pour trois ans, ce qui lui évite d’être dénonçable sur cette période. Il pourra être renouvelé par tacite reconduction pour la même durée.

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel