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Formation : La FFP propose de fusionner CPF et CIF

La semaine | publié le : 28.06.2016 | Laurent Gérard

La Fédération de la formation professionnelle (FFP) propose de fusionner le compte personnel de formation et le congé individuel de formation pour ne financer que du coût pédagogique.

Concentrer les fonds sur le financement des seuls coûts pédagogiques, tel est le souhait de la Fédération de la formation professionnelle (syndicat rassemblant des prestataires de formation privés), qui a présenté un « manifeste pour une formation réellement continue et inclusive » le 20 juin*. La FFP propose ainsi de fusionner la contribution 0,2 % de la masse salariale CPF (compte personnel de formation) avec la contribution 0,2 % CIF (congé individuel de formation) et la moitié de celle de 0,2 % FPSPP, le tout dans un unique 0,5 % CPF, afin de « simplifier l’accès à la formation ».

Ce 0,5 % CPF serait versé par les entreprises à l’Urssaf, et sa gestion confiée à l’État via la création d’un Fonds national pour la formation tout au long de la vie, supprimant l’intermédiation et la gestion des Opca. Cette masse financerait uniquement du coût pédagogique, et serait abandonné le financement de salaires que permet aujourd’hui le CIF. Ce serait à l’employeur ou au salarié de l’assumer.

Des congés transformés en points.

La FFP ne s’arrête pas à cette restructuration des contributions : elle propose de permettre aux salariés de transformer leurs jours de RTT et de congés payés en “points de formation”, qui seraient convertis en euros via un indice national révisé chaque année (la solvabilité du montage reste à définir), le tout afin de porter au maximum l’enveloppe financière disponible.

Enfin, la FFP revient sur une demande récurrente de sa part : la création de crédits d’impôts pour les entreprises et les particuliers afin de soutenir leurs efforts de formation. Et pour les particuliers non imposables, la FFP propose que l’État leur rembourse le montant de leur investissement en formation.

Élargissement du CPF.

En complément de cette structuration financière radicale, la FFP propose que les demandes de CPF par tous les citoyens français (à la suite d’un élargissement du CPF à l’ensemble des statuts) portent sur toutes les formes de formation, et pas seulement sur des parcours certifiants, comme c’est le cas aujourd’hui dans l’actuel CPF, via les fameuses listes dont la FFP critique « la complexité et la fermeture ». Elle émet néanmoins « une seule réserve : que l’organisme de formation soit de qualité », c’est-à-dire bénéficiaire d’un label qualité. À ce propos, les dix premiers labels qualité ont été définis la semaine dernière par le Cnefop (lire Entreprise & Carrières n° 1293), et la certification OPQF, créée par la FFP, y figure.

Au final, selon la FFP, ces mesures « garantiraient l’universalité du CPF pour un accès égal à la formation pour tous, adapté à la pluralité croissante des statuts et des formes d’emploi » et « ouvriraient le CPF pour en faire un outil par lequel chacun renforce, comme il le souhaite et en fonction de son projet professionnel, son employabilité tout au long de sa carrière ». Les réponses du FPSPP, des Opca, des Fongecif, du Copanef, du Medef… mais aussi de Bercy sont attendues.

* www.ffp.org

Auteur

  • Laurent Gérard