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Sur le terrain

Temps de travail : M6 passe à la badgeuse

Sur le terrain | publié le : 14.06.2016 | Thierry Butzbach

Sommé par l’inspection du travail de contrôler le respect du repos quotidien de ses salariés, le groupe audiovisuel a déployé des terminaux de pointage interfacés avec son SIRH pour le suivi du temps de travail.

Les chaînes audiovisuelles ont une image “glamour” qui n’a rien à voir avec celle de l’industrie. Dans le secteur des médias et de la communication, M6 figure parmi les entreprises jugées les plus séduisantes : dans le classement des meilleurs employeurs de France 2016 du magazine Capital, réalisé avec l’institut Statista, le groupe télévisuel se classe ainsi en 4e position. Et pourtant… Depuis juillet 2015, les 1 600 permanents de l’entreprise (hors intermittents et pigistes) doivent pointer tous les jours en rejoignant leur poste. Comme à l’usine !

« Le pointage est très loin de la culture d’entreprise de M6, reconnaît Angélique Buhl, la responsable des projets SIRH du groupe. Mais nous avons dû nous y résoudre à la demande expresse de l’inspection du travail qui nous réclamait des éléments de contrôle vis-à-vis du temps de repos réglementaire. » De fait, l’activité de certains métiers de la chaîne (journalistes, techniciens…) dépend fortement de l’actualité. Ces métiers disposent d’une grande flexibilité dans l’organisation de leur temps de travail, avec des horaires variables et/ou des cycles d’activité particuliers. À tel point qu’il est souvent difficile de vérifier que cette population respecte bien les onze heures de coupure obligatoire entre deux prises de poste.

Une solution adaptée

L’administration a fixé l’échéance à six mois. Il faut donc faire vite et bien pour installer un outil efficace de suivi des temps de travail. Dans un premier temps, l’entreprise pense à une solution de pointage sur PC ; mais tout le monde ne travaille pas sur ordinateur. Sur un salon professionnel, M6 découvre les futurs terminaux de Bodet Software, encore à l’état de prototype (lire Entreprise & Carrières n° 1234 et n° 1272). Les boîtiers sont jolis, et la solution s’avère facile à interfacer avec le progiciel de gestion de temps et des activités utilisé par le groupe (Pléiades de Sopra Steria). « Nous avions ainsi l’assurance de pouvoir mettre en place rapidement la solution », explique Franck Tarragnat, le directeur des systèmes d’information du groupe M6.

Bodet Software et Sopra Steria sont donc chargés d’interfacer avec le SIRH les 19 terminaux de pointage que le groupe M6 décide d’implanter dans ses différents sites (Neuilly, Paris, Lyon) sur les principaux lieux d’accès et de fréquentation (halls d’entrée, parkings, cantines). Le coût de l’investissement est évalué à 60 000 euros. Malgré un encodage des badges qu’il a fallu refaire à la dernière minute, la solution était opérationnelle le 20 juillet 2015, pour un projet débuté en mars.

Pas d’option superflue

Pour l’heure, les terminaux se contentent d’alimenter le SIRH en données. M6 n’a pas souhaité installer les différentes options offertes par la solution de Bodet (comme par exemple la pose et la consultation du solde des congés). « Nous avions déjà un outil performant pour la gestion des absences et des congés », justifie-t-on chez M6.

La distribution de badges s’est accompagnée de la remise d’une petite note explicative sur le pointage. Contre toute attente, il n’y a pas eu de “révolte” des salariés face à cette nouvelle obligation. En pratique, tout le monde passe deux fois par jour au terminal avec son badge personnel pour s’enregistrer – y compris les salariés au forfait qui justifient ainsi de leur présence. En cas d’oubli, les cadres peuvent pointer l’après-midi ou le lendemain matin. Les non-cadres reçoivent automatiquement une demande de justification.

Le groupe M6 affirme avoir gagné en efficacité avec l’installation de ce système : « Nous sommes mieux informés sur le respect des repos quotidiens et hebdomadaires, ainsi que sur les absences et sur les heures supplémentaires des salariés », indique la DRH.

Auteur

  • Thierry Butzbach