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Sur le terrain

Gestion de carrière : La Maif promeut le détachement pour valoriser la mobilité

Sur le terrain | publié le : 14.06.2016 | Catherine Abou El Khair

Avec le programme Happy Mobility, la mutuelle propose à ses salariés de travailler jusqu’à six mois, voire un an dans une entreprise partenaire. Un outil destiné à rendre la mobilité professionnelle attractive au sein de la Maif.

Afin de sensibiliser les salariés à la mobilité interne, la Maif leur propose de partir travailler dans des entreprises partenaires, pour une durée de quelques semaines à quelques mois. Le programme Happy Mobility, lancé en décembre 2015, s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de la Maif 2015-2018. À ce jour, 14 personnes bénéficient du programme, et de nouveaux postes viennent d’être ouverts.

Co-construction du projet

Cette initiative de mobilité “sécurisée” a été créée à partir d’une « page blanche, en co-construction avec les managers et les RH », explique Nadia Remerand-Turgné, consultante RH interne à la Maif. « Jusqu’alors, nous n’avions pas eu de politique incitative en termes de mobilité professionnelle. Les collaborateurs grandissaient en expertise dans leurs fonctions, les managers ne cherchaient pas toujours à les orienter vers d’autres métiers », détaille la pilote de ce projet, qui a été présenté en comité d’entreprise.

Lors de la dernière enquête de Great Place To Work à laquelle la Maif a participé, les salariés auraient exprimé des attentes en termes de gestion des carrières. Un point faible sur lequel la direction des ressources humaines veut rattraper son retard. Depuis cette année, la mutuelle a généralisé les revues de personnel et les comités de carrière, après avoir achevé, en 2015, la réorganisation de son réseau et de ses métiers.

Le programme s’est construit avec des entreprises entretenant déjà des liens avec la Maif. Ainsi, deux PME sous-traitantes (IMA Technologies et Inter Mutuelles assistance) ont accepté de jouer le jeu, ainsi que des start-up (Mutum, Mon P’ti Voisinage, Cbien, Ouishare, Numa…) dans lesquelles la Maif a investi via son fonds d’investissement Maif Avenir. La mobilité est, selon les cas, unilatérale ou réciproque.

Offre de mission sur l’intranet

Les volontaires retenus pour l’expérience travaillent dans le cadre d’un contrat de détachement. Ils ont répondu à une offre de mission postée sur l’intranet et rédigée par l’entreprise d’accueil, qui a pu elle-même choisir le meilleur candidat sur une short-list. Les missions sont variées, faisant appel aux compétences des juristes, des informaticiens ou des commerciaux de la Maif. « Les RRH travaillent avec les managers pour identifier les collaborateurs qui pourraient avoir le souhait de partir, en fonction des offres. Ensuite, les managers les approchent », détaille Nadia Remerand-Turgné. Outre le rôle clé des responsables pour attirer l’attention des salariés sur ces opportunités, la Maif insiste sur la présentation et la rédaction des offres de mission, qui doit être attractive.

Le salarié garde un lien avec l’entreprise tout au long de l’expérience, avec des rendez-vous préalablement programmés à chaque étape. Un livret a également été préparé, conçu comme un outil d’information mais aussi de développement professionnel : le collaborateur est invité à y consigner son retour d’expérience. « L’idée est de valoriser cette expérience professionnelle pour l’entretien individuel annuel et in fine pour le parcours professionnel. Elle constitue une preuve d’agilité et d’adaptabilité très forte », souligne Nadia Remerand-Turgné.

La Maif ne facture pas cette prestation à l’entreprise d’accueil, a fortiori pour des start-up qui n’ont pas les moyens de recruter. « Mais nous nous sommes mis d’accord sur des contre-dons, par exemple l’organisation de conférences », précise la consultante RH.

La question du coût et celle de la capacité à nouer des accords avec de nouvelles entreprises constituent les principaux défis au développement de Happy Mobility. Pour l’instant, aucun retour sur investissement et aucun objectif précis n’a été fixé. Un premier bilan est prévu en octobre 2016.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair