L’échec fait rebondir
SOUFFRANT PEUT-ETRE de son arrogance, la France où il faut toujours être le meilleur a un problème avec l’échec ; le bon moyen de ne pas se tromper étant de ne jamais rien risquer. Ce qui, évidemment, pénalise l’esprit d’entreprise. L’auteure, journaliste économique et écrivain après avoir été chef d’entreprise, tente de corriger cette inhibition en contant une série de ratages économiques flamboyants, qui, certes, ont été de lamentables échecs commerciaux, mais n’en ont pas moins permis de préparer les succès futurs. Non qu’il faille sacrifier à la gabegie narcissique du pouvoir ou même de l’argent facile comme cela a été le cas pour de nombreuses start-up au moment de la bulle Internet, mais la devise américaine : « fail, learn, succeed » pourrait dans nombre de cas servir de slogan à ceux qui, en France, n’osent pas passer à l’action de peur de se tromper. À condition évidemment d’apprendre de ses erreurs.
Si, selon l’auteure, 90 % des produits ne trouvent jamais leur public, une typologie des erreurs à ne surtout pas commettre peut être dressée. Elle en recense une douzaine correspondant à autant de chapitres du livre. Citons-en quelques-unes qui auraient dû sauter aux yeux : le mépris de la culture d’entreprise, oublier de se remettre en cause, rater un virage technologique, pendre ses visions pour la réalité… Un livre dont l’ambition est de mettre sur la voie d’accepter une progression par essais et erreurs.