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Santé au travail : Contre les RPS, les entreprises choisissent la sensibilisation

L’enquête | publié le : 14.06.2016 | E. F.

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Santé au travail : Contre les RPS, les entreprises choisissent la sensibilisation

Crédit photo E. F.

La moitié des entreprises ont mené des actions de sensibilisation contre les risques psychosociaux mais peu sont capables d’en évaluer l’efficacité. Une majorité des DRH préfèrent parler de qualité de vie au travail, au risque de nier la réalité du danger.

Pour la majorité des DRH interrogés dans le cadre de notre baromètre Défis RH, la prévention des risques psychosociaux (RPS) est d’abord une affaire de qualité de vie au travail (QVT) (voir graphique). Un changement de vocabulaire qui permet de « passer d’une logique de risque induisant l’arrêt maladie, les contentieux et les coûts à une logique plus positive ciblant l’engagement et à l’attractivité, relève Xavier Alas Luquetas, président fondateur d’Eléas, cabinet spécialisé en prévention des RPS et sur la QVT. Mais, attention, il ne faut pas que cette substitution sémantique soit le déni de certaines réalités ». Les DRH sont moins nombreux (27 %) à percevoir les RPS comme un risque sérieux et encore moins nombreux (20 %) à admettre qu’ils sont une réalité, sauf dans les grandes entreprises (plus de 1 000 salariés). « Ce qui peut s’expliquer par le fait que les grandes transformations et le management complexe, générateurs de flou et de mal-être, se retrouvent d’abord dans les grandes entreprises. » Tout cela n’empêche pas les entreprises d’être bonnes élèves lorsqu’il s’agit de satisfaire leurs obligations : 74 % ont inventorié leurs RPS dans le document unique. On s’en félicitera ou on y verra un symptôme de « formalisme », selon Xavier Alas Luquetas.

Prévention

Un peu plus de la moitié des entreprises ont mené des actions de prévention des RPS (principalement des actions de sensibilisation), mais parmi elles, seules 32 % ont constaté une amélioration ; 63 % n’ont remarqué aucun changement. « Cela ne veut pas dire que les actions sont inefficaces – même si on peut s’interroger sur l’intérêt de faire deux heures de sensibilisation pour les managers –, mais que les entreprises n’ont pas les outils permettant de mesurer les effets de leurs actions de prévention. »

Enfin, pratiquement aucune entreprise (3 %) n’a saisi l’opportunité de la baisse des tarifs des prestataires entamée depuis quelques années pour mener davantage d’actions. « Elles en ont surtout profité pour faire des économies dans un contexte de crise qui s’éternise », estime Xavier Alas Luquetas.

Auteur

  • E. F.