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Sur le terrain

Dialogue social : Le groupe Korian innove dans l’organisation du dialogue social

Sur le terrain | publié le : 31.05.2016 | Hubert Heulot

Le leader des maisons de retraite et de soins pour personnes âgées fusionne ses DP et ses CHSCT, crée trois commissions hygiène et sécurité à l’échelon national et donne à chaque syndicat représentatif la possibilité de réunir ses délégués syndicaux cinq fois par an.

« Nous avons souhaité faire évoluer le dialogue social en fonction de la nouvelle taille du groupe à la suite de la fusion, il y a deux ans, avec l’entreprise Medica, de taille équivalente », explique la DRH de Korian en France, Monique Rolland. Le groupe compte 20 000 salariés en France, travaillant dans 370 établissements (trois quarts de maisons de retraite, un quart de cliniques), auxquels s’ajoutent 25 000 salariés en Allemagne, en Belgique et en Italie. Avec un chiffre d’affaires prévu à 3 milliards d’euros en 2016, qui aura progressé de 15 % depuis la fusion. Un accord majoritaire, en octobre 2015, signé par trois syndicats sur quatre (Unsa, CFDT, FO) a procédé à une refonte radicale des institutions représentatives du personnel (IRP) : généralisation du comité d’entreprise (CE) – 162 établissements, trop petits, n’en avaient pas – ; mais réduction de 70 CE à 4 grands CE ; un CHSCT par établissement (un seul CHSCT couvrait jusqu’à 90 établissements) ; fusion généralisée des DP et des CHSCT, en avance sur la loi Rebsamen.

« Jusqu’ici, c’était le bazar », estime Albert Papadacci, délégué syndical central CGT. La faute à une croissance tous azimuts et disparate. La reconfiguration des IRP répond, selon Laurent Huez, directeur des relations sociales du groupe Korian en France, à une logique : « Nous allons amener une vision globale sur les projets de l’entreprise et aller beaucoup plus loin dans les discussions avec les représentants des salariés en CE. L’autre volet, celui de la réunion des DP et des CHSCT sous une même instance, permettra de traiter l’ensemble des questions au bon niveau. » Les CE s’alignent pour l’essentiel sur les métiers : un pour les cliniques ; un pour les maisons de retraite du nord de la France ; un pour celles du sud ; un pour le siège, les directions des établissements et les fonctions support.

Des journées pour faire le point

La CGT (22,6 % aux élections professionnelles), non signataire de l’accord en raison du « manque de proximité » qui en résultait, a obtenu que chaque organisation représentative puisse réunir tous ses délégués syndicaux pendant une journée, cinq fois par an. Et le détachement complet pour deux délégués syndicaux centraux. « C’est le moyen de faire souvent le point, alors que nous sommes disséminés. À la CGT, nous serons 21 délégués syndicaux à pouvoir signaler un souci dans un établissement ou lancer une alerte plus forte », indique Albert Papadacci. Loïc Le Noc, secrétaire fédéral de la fédération santé-sociaux de la CFDT, y voit « une reconnaissance forte du fait syndical ». Il en espère même que le numéro 1 qu’est Korian fera école dans toute la branche.

Du côté des instances uniques DP-CHSCT, une précaution a été prise pour ne pas marginaliser leur mission de santé-sécurité. Une séance sur trois (tous les trois mois) lui est consacrée en priorité. De plus, une commission hygiène et sécurité est créée au niveau des trois grands CE des maisons de retraite et des établissements de soins de suite. N’importe quel élu peut la saisir. Car, pour les syndicalistes, l’amélioration des conditions de travail est le grand chantier à mener dans la période qui s’ouvre. « Les salariés aiment beaucoup leur travail mais ils le trouvent trop dur. Par exemple, par manque de formation sur les matériels qui soulagent les efforts physiques, comme les lève-personnes et les bras de transfert », indique Loïc Le Noc. Les premières élections professionnelles depuis la fusion ont eu lieu en mars. Les nouvelles IRP se mettent en place.

Auteur

  • Hubert Heulot