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L’enquête

L’avis d’un directeur formation : Thierry Vaudelin directeur formation et apprentissage de Manpower, et président du GARF challenge

L’enquête | publié le : 31.05.2016 |

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L’avis d’un directeur formation : Thierry Vaudelin directeur formation et apprentissage de Manpower, et président du GARF challenge

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« Construire une politique articulée entre le plan et le CPF nécessite un gros support d’accompagnement des personnes »

« Cette réforme est “hypercomplexe” : elle provoque un effet ciseaux énorme et tout va très vite. Nombre de responsables formation sont débordés et noyés dans sa gestion. Construire une politique articulée entre le plan et le compte personnel de formation nécessite un gros support d’accompagnement des personnes, et l’accompagnement, c’est d’abord du temps.

Chez Manpower, on a pris la réforme à bras-le-corps et on est dedans à fond. On a intégré la baisse de moyens, on développe le CPF avec notre Opca FAF-TT et on déploie des formations digitalisées. Au final, à ce jour, on fait plus de formations qu’avant ! Ainsi, Manpower a formé 27 500 intérimaires en 2014, 31 000 en 2015 et, sur 2016, nous enregistrons déjà une croissance de 14 % du volume de formations. En revanche, aucun permanent n’a encore demandé de CPF, et on note une baisse des demandes de CIF.

Le travail temporaire bénéfice d’une structure de financement spécifique cumulant une obligation légale fixée à 1,3 % ; un versement conventionnel libre de 0,6 % ; un conventionnel Fonds professionnel pour l’emploi de 0,25 % ; et un conventionnel Fonds de sécurisation des parcours des intérimaires à faible intensité d’emploi de 0,5 % de la masse salariale. Sur ce dernier financement, nous devrions passer de 3 500 formés à plus de 5 000 en 2016.

Finalement, notre effort financier en formation tourne aujourd’hui autour de 2,8 % de la masse salariale, y compris les salaires des intérimaires durant la formation. Quand on compare avec d’autres responsables formation d’autres secteurs d’activité, qui se retrouvent avec “zéro” en plan de formation, on peut comprendre leur sentiment d’affolement.

Enfin, nous optimisons nos relations avec les prestataires en demandant davantage d’ingénierie et de suivi. Le volume global a un peu baissé, mais ce n’est pas une sélection par le nombre : si nos relations sont bonnes, que la qualité est là, nous poursuivons notre collaboration avec eux, l’objectif n’est pas de les mettre en difficulté. »