« Il faut quand même rappeler que cela fait vingt-cinq ans que certains réclament la suppression du 0,9 % et la libération des énergies au service du développement des compétences ! Hélas, force est de constater que très peu d’entreprises ont aujourd’hui investi ces opportunités pour donner un sens nouveau à la formation et en redéfinir les périmètres, modalités et contenus. Les entreprises se sont, dans un premier temps, concentrées sur la mise en conformité par rapport aux textes – compteurs DIF, entretien professionnel, obligation/IRP… – puis elles ont cherché à maintenir une équation financière et un équilibre dans les financements.

Mais peu d’entreprises ont investi le champ de la négociation pour mieux relier les mondes – GPEC, intergénérationnel, seniors, disruption digitale, formation, mobilité, évolution professionnelle —, ou pour redéfinir les systèmes et pratiques – politiques d’abondement, évolution du calendrier pour le plan, passage à une logique pluriannuelle, nouvelles relations avec l’Opca, contenu et définition de l’action de formation…

Au final, on reste assez loin du grand souffle libérateur, et d’un monde de “jardiniers des compétences” en entreprise. Les grandes entreprises se réfugient derrière les définitions et pratiques légales qu’il s’agissait pourtant de faire exploser. Et, dans les petites entreprises, le bébé partira avec l’eau du bain dans la plupart des cas. Car elles sont demandeuses d’approches et d’interventions globales reliant plus fortement RH-formation et performances de l’entreprise, ce que la réforme a du mal à instaurer et que les Opca ont des difficultés à accompagner. »